dimanche 23 août 2015

itinéraires de deux grimpeurs gâtés...


Il suffit de feuilleter ce bel ouvrage signé Philippe Mussato pour avoir envie d’aller frotter ses doigts aux plus belles parois calcaires des Alpes Françaises.
Jolis croquis, textes agréables et de belles lignes sélectionnées. Voilà ce que l’on découvre dans ce topo qui invite à vagabonder de paroi en paroi…

C'est d'ailleurs dans ces pages là, qu'il y a quelques années, avec Bastien, nous avions pioché une bien belle voie : Oléos à Archiane. Le bivouac sur la vire reste un super souvenir!


Nous avons trois jours devant nous, la météo est plutôt moyenne en montagne. Nous optons donc pour des grandes voies équipées.
Le camp de base de Bastien étant passé de Grenoble à Gap (rapprochement conjugal oblige ;), ce ne sera pas le Vercors ou le Diois pour cette fois mais le Briançonnais.

Grandes parois calcaire au menu!

Pour bien commencer ce petit trip, nous attaquons par les 500 mètres de la Tête d’Aval. 
Comme prévu, les pieds chauffent sacrément!
Le soleil tape bien fort même si le ciel est parfois voilé... Il fait chaud mais pour un mois d’août, on pouvait vraiment craindre pire !

La Tête d'Aval

Nous choisissons une voie mythique des années 80, un chef d'oeuvre signé J-M. CAMBON et C.FERRERA, "une des plus belles, des plus dures des Alpes": Ranxerox!
Bien sûr, il y a plus beau et plus dur aujourd'hui mais Ranxerox  et sa vingtaine de longueurs reste une belle et longue voie. Parcourir cette célèbre ligne nous permettra de faire connaissance du lieu et d’appréhender un peu le style d’escalade que cette paroi offre.
La voie est entrecoupée d’un jardin puis d’une grande vire au deux tiers mais l’ambiance est bien là ! 
C’est bien vertical et les voitures paraissent bien petites tout là bas !


Bastien dans le premier 7a
Au pied du second 7a...



A l'attaque du dernier ressaut...
Les difficultés n'excèdent pas le 7a/7a+ mais l'ensemble reste bien soutenu. 
Il est possible de sauter quelques relais, nous en profitons!
Plus on monte et plus cela prend du caractère, le caillou est de plus en plus gris, de plus en plus compact tout en étant sculpté et adhérent (heureusement !!).
L’histoire finit en beauté dans un 5c d'anthologie sur des cannelures incroyables! Dommage que cela se termine ici, les pieds commençaient (presque) à se requinquer!

Dernier 6b+, top classe!


Cette première journée nous aura déjà bien rincés! 
Ce soir, les pieds sont douloureux dans les duvets! Le lendemain matin, ce sont les doigts qui sont tout gonflés!

Allez! On y retourne! 
Après quelques kilomètres de piste (il fallait bien tester cette nouvelle voiture!), nous voici aux pieds des Tenailles de Montbrison. Quelques minutes de marche plus tard, nous découvrons la bête! Wahou! C'est beau!


Pour cette première visite aux Tenailles, nous choisissons de réaliser "L'infini péril de la volupté". Drôle de nom?! C'est normal!
Il s'agit en fait d'un mix de plusieurs voies: "L'infinie patience", "Péril en la demeure", "Vol et volupté", "Soleil levant" et la "Renaud".
Cette combinaison astucieuse permet d'aller chercher le meilleur caillou du pilier et de grimper ainsi les plus belles longueurs remontant ce grand éperon. 300 mètres d'escalade soutenue dans le 6b/6c.



13h... C'est reparti!
Un premier 6c+ qui réveille!

Le mur orange de péril, 7a Taghia!
Il n'est pas très tôt quand nous commençons la voie. Finalement attaquer à 13h permet de grimper la quasi totalité de la voie à l'ombre.
6 longueurs permettent d'atteindre le sommet de la petite tour dite "la momie", un petit rappel de 25 mètres et l'aventure continue pour la seconde tour!
Sur la deuxième tour,
le gros 6b+ glissant!
Bastien et la petite tour

Sommet!


Contents d'avoir découvert ce joli coin, nous redescendons à la voiture bien fatigués!


... Et demain? On fait quoi?!?

Après avoir gravi les Tenailles, nous sommes bien tentés par l'idée de monter au sommet du Grand Doigt, la pointe la plus haute de ce groupe d'aiguilles. 

On est quand même un peu fatigués, on a mal aux doigts, bien mal aux pieds... ça fait peut être un peu beaucoup pour se payer encore 400 mètres d'escalade dans le 6c! 

"on y va ou on y va pas?", prêts à tirer à la courte paille car nous n'arrivons pas à nous décider, la situation est digne d'un sketch! Finalement, nous nous mettons en chemin... 

De fil en aiguille, nous nous retrouvons au pied de la voie: "L'écume des jours", 400m, 6c max. "L'itinéraire le plus long des Tenailles, belle ambiance dans le haut", nous dit le topo.





C'est reparti pour un tour! Peu à peu, nous prenons de la hauteur, la motivation revient, la fatigue s'éloigne... et les nuages arrivent!  
Une fois la première tour passée et le rappel de 45 mètres tiré, la retraite devient difficile: faut sortir! 
Nous ne traînons pas et nous arrivons à gagner le sommet avant les premières goûtes et c'est tant mieux!




Encore une bonne journée de grimpe! Découverte de ces jolis massifs, on reviendra!

La pluie patiente encore un peu, nous laissant même le temps pour une petite pause cueillette sur le chemin du retour! Petite pensée pour Mélanie qui est restée enfermée, ces jours ci,pour cause de mémoire à terminer. Allez Mèl! On te ramène des myrtilles!

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