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vendredi 7 novembre 2025

Un été dans les Pyrénées...



Et puis, le soleil a traîné chaque jour un peu plus à se lever, les départs sont restés matinaux mais nous marchions parfois une heure ou deux à la frontale.

Aux petites heures du matin, il fallut désormais enfiler une veste puis deux, il devint nécessaire de se couvrir les oreilles et parfois d'emporter des gants, le froid piquait le nez de bon matin mais le soleil brûlait encore le dos en pleine journée.

Les feuilles des plants de myrtilles ont commencé à peu à peu rougir, les arbres commencèrent doucement à se dévêtir, les marmottes étaient devenues énormes et leurs petits intrépides se laissaient observer sans crainte.

Au fil des semaines, les tâches blanches qui parsemaient les versants disparurent une à une : les névés finirent par tous fondre et les moutons rentrèrent au bercail.
Le débit des énormes cascades se calma à vue d'œil puis les petits cours d'eau s'assèchèrent les uns après les autres. Il devint alors impossible de reremplir sa gourde en chemin et le sac s'en trouva par la même occasion encore un peu plus alourdi...

Ces approches parcoures des dizaines de fois parurent, tour à tour plus courtes ou toujours plus longues suivant la forme du jour, la fatigue accumulée les jours précédents ou le rythme du groupe. J'observais les cairns poussaient, les fleurs fanaient, les sentiers se labourer, certaines parties de pierriers se stabiliser.

Dans le sac, le choix du matériel finit par être sélectionné au plus juste pour ces classiques maintes fois fréquentées... pas un friends, pas un mousqueton de plus que nécessaire !
La liste des itinéraires découverts durant l'été s'allongeait, le nombre de personnes émerveillées que j'avais guidé, grandissait tout autant.

Sur le fil de ces arêtes, sur ces sentiers, dans ces faces, à ces relais, sur ces sommets, désormais, nous étions seul.e.s.
Les réserves d'eau comme de bières diminuaient dans les refuges mais les dortoirs devinrent plus calmes, les petits déjeuners moins bruyants et les gardiens plus relax : le calme retrouvé après la tempête estivale.

En fin d'après midi, il fallut hâter de plus en plus le pas afin de rejoindre la vallée sans ressortir nos loupiotes, la nuit arrivant chaque jour un peu plus tôt, un peu plus vite, un peu plus brutalement.
Les lumières du soir ont alors revêtu quelque chose de particulier, c'était comme plus doux, plus frais, plus calme...

Au bivouac, ça a commencé à cailler et j'ai souvent pensé qu'il était dommage de se geler les pieds toute une nuit alors que de si gros duvets bien garnis en plume dormaient tranquillement à la maison !
Au petit matin, le restant d'eau avait gelé dans la gamelle du réchaud et se remettre en mouvement demanda un peu plus d'énergie qu'habituellement.

À chaque petit coup de mauvais temps, la montagne blanchit alors de manière éphémère puis retrouva sa forme estivale dès les premiers rayons de soleil.
Bientôt au retour, d'une de ces journées là haut, on allumerait le poêle et durant l'une de ces longues soirées, je repenserai à cet été dans les Pyrénées.

Alléééé l'automne... Tu peux débarquer !

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