samedi 22 décembre 2018

Rencontre entre Pyrénéistes...

Collector le numéro hors série ! 
Ou comment se retrouver sur le gâteau d’anniversaire de Pyrénées Magazine en si bonne compagnie...

Merci Louis pour ta simplicité, ton humour et ta spontanéité ! 

Et merci Béné d’avoir retranscrit si fidèlement ce chouette moment de partage !




samedi 1 décembre 2018

Et vous, la montagne l'hiver, vous l'aimez comment ?

 
Si vous l’aimez assaisonnée de neige ou de glace et accompagné d’une aspirante guide de haute montagne, voici quelques propositions qui pourraient vous mettre l’eau à la bouche :
 
*Entre le 2 et le 15 février 2019 : A la carte dans les Pyrénées…
 
- Mini stage initiation cascade de glace à la carte dans les Pyrénées sur deux jours ou plus : 4 places
- Journées perfectionnement cascade de glace et alpinisme hivernal et course à l’engagement sur demande : 2 places
- Collective initiation ski de randonnée : 4 places
- Collective ski de randonnée : Jusqu’à 4 places
- Journée ski/alpinisme : 2 places
- Journée ou séjour raquettes : Jusqu’à 6 places
 
*Du 20 au 23 février 2019 : Stage cascade de glace dans les Hautes Alpes : 2 places.

*Du 02 au 05 mars 2019 : Stage cascade de glace dans les Alpes : 2 places.

*Du 06 mars au 10 avril : A la carte dans le Massif du Mont Blanc…
 
Ski de randonnée, ski hors piste, vallée Blanche, Ski/alpinisme, couloir, goulotte, cascade de glace… Ce ne sont pas les idées qui manquent !


Tout ceci restant des propositions, il y a bien sûr une multitude d’autres choses possibles. Activités, lieux, dates… à vous aussi de laisser parler votre imagination et vos envies !


 
Tarifs et conditions :
Une bonne forme physique est évidement recommandée pour pouvoir apprécier toutes ces activités. Un peu de pratique (même minime) en escalade rocheuse (pour la cascade de glace) et quelques bases en ski de piste (pour le ski de rando) vous permettront de prendre plus rapidement plaisir dans l’activité. Les sorties « perfectionnement », quant à elles, nécessitent une petite pratique antérieure. 
 
A l’exception de votre matériel personnel (vêtements, sac à dos…), le matériel technique individuel peut se prêter ou se louer. Pour ma part, je prend en charge tout le matériel collectif (cordes, broches à glace…).
 
Les frais d’encadrement varient de 300 à 350 € par jour selon l’activité. Cette somme est à partager par le nombre de participants. Les frais de transports et de remontées mécaniques éventuelles, les hébergements et les repas personnels ainsi que ceux du guide sont à la charge des clients.

A votre dispo pour répondre à toutes vos interrogations !



Par téléphone : 0671646394 (injoignable par téléphone entre le 3 décembre et le 23 janvier)

En compagnie de 4 lapins sur un bateau...



Il est des mots mystérieux, des mots curieux à ne pas prononcer, des mots tabous à éviter, des mots maudits… Des lettres qui assemblées les unes à la suite des autres porteraient malheur, des chiffres qui combinés ensemble seraient maléfiques.

Il y a des choses à ne pas évoquer en telle ou telle circonstance, en certains lieux ou à ne surtout pas faire. Des actions qui porteraient préjudices sans raison apparente aucune.

Toutes ces croyances, plus ou moins fondées, m’ont toujours fait un peu sourire et devant tant de superstitions, j’avoue rester un peu dubitative. 

J’aurais pu choisir d’entrer toute vêtue d’une robe verte en sifflotant dans un théâtre pour aller souhaiter « bonne chance ! » à un acteur en lui offrant des œillets. J’aurais aussi pu passer sous une échelle en courant après un chat noir en pleine nuit ou renverser du sel sur une table autour de laquelle seraient attablés 13 convives. J’aurais aussi pu briser un miroir en ouvrant un parapluie à l’intérieur d’une maison. Mais voilà, je trouvais tout cela un peu facile à mettre en œuvre.


Les marins n’étant visiblement pas les derniers dans le registre des croyances plus ou moins bancales, il y avait probablement quelques petites choses à expérimenter de ce côté-ci...

Ce n’est tout d’abord pas un vendredi 13 mais un vendredi 12 octobre que nous choisissons pour larguer les amarres. L’ayant échappée belle pour le 13 mais pas pour le vendredi ; jour de la semaine, où certes l’on mange du poisson à la cantine, mais qui serait un jour « maudit » quand il s’agit de quitter un port.


Plutôt cartésiens, le bateau est, quant à lui, minutieusement préparé par nos soins. Le compas est bricolé à grands coups de marteau par deux bricoleurs en herbe. L’eau y est remplacée par de l’alcool. Recette de marin parait –il, probablement un coup à perdre le Nord !






Le plein d’eau est fait (un comble sur un bateau !). Le mât est inspecté centimètre par centimètre par une acrobate marinière. Les voiles changées. La coque et le loch nettoyés avec amour et en apnée par une sirène volante. 



Coffres et placards sont très copieusement remplis de nourriture et de quelques boissons par le dernier des cinq larrons, gros gourmand de surcroit. On pourrait à coup sûr faire un tour du monde dans un sens puis en sens inverse sans avoir à se ravitailler ! 



L’équipage se tient prêt lui aussi :

Dans le rôle du capitaine soleil : Laurent. 
Dans le rôle de la sirène volante : Anne-Claire. 
Dans le rôle de l’encyclopédie marine : Rolland. 
Dans le rôle du vieux loup des mers impatient : Bruno. 
Dans le rôle de l’acrobate marinière : moi-même ! 



Partir en mer en compagnie de quatre lapins, c’est… comment dire… osé !

En effet, « lapin » n’est pas uniquement le petit nom donné aux autochtones des Alpes. « Un lapin », c’est également un petit animal à grandes oreilles et à la queue comme un pompon. Si mignon soit-il, on tient ce dernier responsable des pires naufrages. On raconte, qu’avec ses grosses dents, cette petite boule de poils se ferait un malin plaisir à croquer la coque des bateaux. Je touche du bois, notre bateau est en plastoc !


Cependant, en trois phrases, j’ai déjà prononcé pas moins de trois fois, le mot « lapin »… Mince ! Et de quatre…

Car si, certes, il peut y avoir un lapin à bord (c’est inévitable, les alpins ont comme les autres le droit d’aimer la voile !) l’important resterait de ne pas en prononcer le nom. Le risque à courir serait de rencontrer galère sur galère. Essuyer toutes les tempêtes du monde, toucher les plus gros récifs, se retrouver avec un trou dans la coque et des voiles déchirées, démâter, chavirer. Sous peine que le capitaine tombe à l’eau, que tous les équipiers vomissent partout, que la VHF crache du Beyonce, que le GPS pète les plombs ou que le compas perde le Nord.

En bref, aller d’avarie en avarie. En résumé, avoir la poisse !


Je ne sais pas exactement si c’est à force de faire allusion au fameux petit animal poilu et amateur de carottes (et de coques de bateaux !) ou pour une quelconque autre raison rationnelle ou non, mais les ennuis finirent par arriver vraiment.
Qui sème le vent, récolte la tempête… 


Un vent trop fort et des orages à répétitions commencèrent par nous clouer au port quelques jours, retardant notre départ. Pour continuer, un gros grain (assaisonné d’éclairs et de gros coups de tonnerre) essuyé en mer, nous mit définitivement dans le bain : baptême réussi !
Inévitablement, nous fûmes trempés de la tête aux pieds et le bateau prit l’eau du pont à la cabine et au lit du capitaine.


Trois mauvaises nouvelles n’arrivant jamais seules : un vent d’Est s’installa. 
Un vent plutôt défavorable quand on veut justement se diriger vers l’Est et qui dit vent dans le nez dit navigation au prés !
Tout marin sait pertinemment que le « près » c’est deux fois la distance, trois fois le temps, quatre fois la peine.
Et de la peine, on en fait ! Une route considérablement rallongée, des bords et des bords à tirer, 48h de navigation sur un bateau qui tape et qui gite, un équipage dopé aux boîtes de « Mer Calme », des quarts de nuit arrosés ou encore un réveil qui sonne toutes les trois heures, on aurait pu rêver mieux pour une croisière ! Pour finir en beauté, deux cargos entrèrent en collision et larguèrent une grande flaque de pétrole au beau milieu de notre chemin.



Quatre lapins sur un bateau et la théorie du complot se vérifia : la malchance, l’infortune, la guigne, la poisse, la scoumoune, le mauvais œil était sur nous !

Pourtant, j’eus assez rapidement l’impression que c’est sur moi (pourtant la moins lapine de la bande) que le sort allait s’acharner. 
A peine avais-je mis un pied sur le bateau que le capitaine et tout l’équipage se mirent à parler en utilisant un bien étrange langage. Un drôle de charabia parsemé de mots bizarres. Un ouragan de termes techniques, une tornade lexicale, un flot de mots nouveaux. Un dialecte inconnu. 

Une drôle de sensation. Comme l’impression qu’un dictionnaire (non illustré) m’était tombé sur la tête depuis le haut du mât ! C’est bien simple, j’étais assommée et ne comprenais strictement rien à ce que l’on me racontait : on me parlait chinois !


Le temps de faire quelques ronds dans l’eau, d’effectuer quelques manœuvres et tous ces mots nouveaux entrèrent, de manière plus ou moins ordonnée, dans un petit coin de ma tête ou plutôt dans un coin de ma petite tête. 

En bonne élève, j’aménageais un petit coin de mon cerveau et y plaçais une étagère étiquetée « les mots du bateau » (même si dans ce premier temps, il aurait été plus judicieux de la nommer « les maux du bateau » tellement je n’y pipais rien). J’y plaçais aussitôt toutes ces nouveautés. Cette fois, j’étais bel et bien amarinée !


Contrairement au montagnard, le marin semble attacher davantage d’importance à la latitude qu’à l’altitude. Et quand bien même, il s’intéresse à l’altitude, c’est l’altitude sous le niveau de la mer ! 


Ici, point de boussole mais un compas. Pas de mousquetons mais des manilles. Pas de mouflage, de microtrac mais des « winchs », des manivelles et des taquets sur le piano. Pas de Gore Tex mais une « veste de quart ». Pas de baudrier mais un gilet. Seuls points communs, entre la mer et la montagne, on se longe à une ligne de vie pour ne pas tomber et on utilise des cabestans.

On calcule la vitesse en miles et la distance en nœuds. A moins que ce ne soit l’inverse ! Quant à la longueur du bateau, il faut les pieds de tous les membres de l’équipage pour la mesurer. Vous suivez ?!

Ciao la gauche, bye la droite ! Bonjour bâbord, salut tribord ! 


Sur un bateau, les chambres sont des cabines et la salle à manger s’appelle un « carré » même si les assiettes sont rondes. 

La seule corde à bord étant celle qui sert à faire tinter la cloche. Toutes les autres ficelles sont des « bouts » (prononcés « boutes » par tout le monde !). 
Drisse, écoute, balancine… chacune a son nom et sa couleur. Au risque de surprendre les grimpeurs, on ne dit pas donner du mou mais « choquer ». Si on doit tirer sur un des brins, alors on ne prend pas sec : on borde ! Pas facile la vie de marin…

Un taquet, quant à lui, ne fait pas allusion à une situation périlleuse au dessus d’un friend ni à un bon vol mais à une pièce métallique en bordure du pont du bateau sur laquelle on tresse un joli nœud du même nom. 


Une gaffe n’est ni une boulette ni une maladresse commise par un des lapins à bord, mais un crochet attaché à un bâton servant à attraper à distance un bout inaccessible (pouvant avoir été lâché par maladresse !).
Quand à « l’annexe », il ne s’agit pas des pièces jointes du carnet de bord mais d’un minuscule bateau gonflable justement sans carnet de bord.


La « proue » est le nez du bateau, la « poupe » ses fesses. Alors que la « carène » boit la tasse, le « pont » sort la tête de l’eau. « Quille » et « safran » sont, eux, complètement noyés. Le grand volant tout rond s’appelle une « barre » et de toute façon, il ne s’agit pas de conduire mais de barrer. Prudence cependant à la fatigue, quand il s’agit de barrer plusieurs heures d’affilées : gare au coup de barre !



Les voiles se hissent pour monter et s’affalent pour tomber : logique… Chacune a sa taille, son utilité, son mât et son petit nom : spi, grand voile, génois, foc... Les « ris » et « bosses de ris » ne se trouvent pas dans la casserole mais tout en bas de la grand voile et permettent de réduire la voilure : là, c’est moins logique… 

Un bon marin ne vous dira pas que le vent souffle dans le bon ou dans le mauvais sens, il vous parlera plutôt de « vent debout », « vent travers » ou « vent arrière ». D’ailleurs, « l’échelle de Beaufort » ne lui sert pas à grimper au mât pour y placer un anémomètre mais à quantifier la force du vent. Il maudira un jour « force 12 » autant qu’un jour de « pétole ».


Que le vent vienne de n’importe quel côté ou tourne dans tous les sens, le marin s’adapte. Il saura choisir l’allure (et la voilure) adéquate : prés, bon plein, travers, largue, grand largue ou vent arrière. Pour maintenir le cap, il « lofera » ou « abattra ». Il tirera des bords ou empannera.
Au premier empannage (rien à voir avec le poisson [em]panné), je compris en quelques secondes que contrairement au baume qui fait du bien au cœur, la bôme, elle, fait mal à la tête !


La « capitainerie » n’est pas la maison du capitaine, mais là où l’on peut prendre une douche gratos quand on est en vacances au bord de la mer. « L’ancre » ne sert pas à écrire mais à stationner le bateau qui mouille (bien que l’intérieur soit sec !). Un « mouillage » n’est pas un bain marin mais un dodo marin. Quant à « mettre le bateau à la cape », ça ne signifie pas mettre le bateau et tout l’équipage sous un poncho mais mettre le bateau (et tout l’équipage) à l’arrêt. Oufff !



Un « quart » n’est pas un bus, un verre pour boire ou un morceau de gâteau mais un quart de nuit où tu dois rester éveillé, dehors, en plein vent, au froid, à barrer et à surveiller les lumières (et les icebergs) aux alentours pendant que tout le monde dort tranquillement dans des couchettes toutes penchées.
Quant aux « chandeliers » et « filières », ils ne servent pas à éclairer les amoureux mais à les empêcher de tomber à la mer !


Voilà, voilà… En bonne petite marinière, ce charabia commençait à prendre un peu de sens...
Aïe, mince une manœuvre !

« Eh Lara ! Borde un peu l’écoute de génois parce qu’on va lofer pour virer ! Parée à virer ? »

… Euh… Rho… Mince… ça veut dire quoi ça déjà ?!?????!!!!!?????!!!!!!