mercredi 10 janvier 2024

Escal'À 2 roues tournicotte près de chez vous........Escal'A2roues#143




Grâce à de belles initiatives, Escal'À 2roues part pour une petite tournée en France et le film sera projeté bientôt peut-être proche de chez vous !

Comment ça marche ?

Des ami(e)s, client(e)s, connaissances éloignées ou parfois de sympathiques inconnus se sont motivés à trouver une date et un lieu qui puisse accueillir un petit public et soit équipé d'un écran et vidéo projecteur pour projeter le film. De notre côté, nous faisons tout pour être reliés à une connexion internet ce jour là afin de pouvoir passer un bon moment en compagnie des spectateurs et répondre à quelques questions !




♡ Dans les Hautes Pyrénées, dans le Tier lieu la Soulane à Jezeaux :

Le 12 janvier à 18h30 :

Projection du film dans ce sympathique lieu à découvrir suivi d'une visio et d'un concert !

Merci Françoise !!

Info par là :

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid0GSUqcxx3FTfyNnMy4WtcSmNBy36S5jzHTx6Nz5BtzLRz5f6ALULY29J2PE5zweggl&id=100064898432012&mibextid=Nif5oz




♡ Le 15 janvier à Grenoble !

À 20h30 ici :

Club Alpin Français Grenoble Oisans

16 Rue Marcel Peretto, 38100 Grenoble

Les details par là :

https://www.cafgo.org/index.php?option=com_cafgo&view=event&event=11357

Merci Anaëlle et le Caf GO !



♡ Le 15 février à Chambéry !

À 19h à la salle de grimpe Wattabloc

340, chemin des Carrières - 73230 Saint-Alban-Leysse

Merci Mélanie, Basten, Marion, Élodie et Ilona !




♡ À Pau en fevrier !

En cours de préparation...

Merci Mélanie !!A

lundi 8 janvier 2024

Escale en Tassie.....Escal'A2roues#142



S'il est un lieu où l'on perd ses repères, en matière d'escalade, c'est bien sur la péninsule de Tasmanie. Située au sud d'Hobart, c'est le point le plus méridional de l'Australie, le plus proche de l'Antarctique. Que de similitudes comportementales entre un pingouin et nous-mêmes, à la vue de ses intimidantes formations rocheuses


L'endroit est sauvage, isolé, et notre première journée de grimpe nous demande 13h vélo/vélo... L'approche même, si elle est longue, est particulièrement roulante. J'entends par là un chemin large, bien tracé, jamais de pentes excessives, avec de très belles marches en pierre de taille, et parfois du textile qui apparaît sous le gravier. Tient, ni les pierres ni le gravier ne semblent provenir des alentours !Nous sommes dans un parc naturel, le camping sauvage est formellement prohibé. Ces caps de bout du monde peuvent "heureusement" être survolés en hélico, ou approchés en bateau surmotorisé...

Ces moyens n'élucideraient-ils pas l'aspect non endémique de ces pierres, de ces tonnes de gravier et de ces kilomètrages de textile pour stabiliser les chemins? Le comble était atteint lorsqu'on s'est retrouvé face à un panneau interdisant le parcours d'un sentier dans un certain sens. Après un rapide coup d'œil sur la belle carte adjacente et quelques explications, on comptend qu'un itinéraire de 4 jours de "refuge en refuge" en sens unique est organisé par une boîte privée, avec une dépose en bateau. Rien d'autre que de la privatisation à l'intérieur d'un parc. Grrr..

Heureusement, nos objectifs sont autres.Ces caps aux origines volcaniques, ont laissé en équilibre quelques "doigts" dominant l'océan. La dolorite, roche qui les constitue, est généralement de très bonne qualité: dure et extrêmement adhérante. Bien nous en a pris, de nous acoutumer au style par quelques centaines de mètres d'escalade les jours précédents. Le caractère " hauturier" des ascensions exacerbe l'ambiance. Les voies, atteintes souvent en rappel, démarrent au ras de l'eau. La houle, formée loin dans l'océan Indien, vient claquer dans des porches avec une rumeur constante. Le courant généré par ces mouvements agite des algues de plusieurs dizaines de mètres et s'ajoute à çà, l'imaginaire de la profondeur de ses abysses qui prolonge la paroi sur laquelle nous nous agrippons ! De profonds cris guturaux d'une colonie de phoques, l'odeur, et les "splash" des baleines qui s'ébattent non loin, vous y êtes !

On met le cap vers Totem Pole, seulement 65 mètres d'escalade mais dans notre niveau max, où il faut, en plus, se protéger par ses propres moyens sur certaines portions.


Après une heure et demie de marche, il est là, en contrebas, coincé dans une étroite gorge. Ça commence par : accrocher une corde en fixe, se laisser glisser dessus et penduler au-dessus des flots tout blancs d'écume pour rejoindre sa base. Après quelques essais infructueux, je parviens grâce à un précis crochetage en monodoigt dans une des plaquettes du relais à établir ce dernier.


Lara me rejoint, en prenant soin de ne pas laisser échapper la corde, qui par une simple mais efficace manœuvre nous permettra de rejoindre la terre ferme. Grimper ensuite jusqu'à la terrasse médiane, un 24 bien salé, entendez par là un peu glissant... Il faut commencer par aller poser, à bout de bras, un friend dans une inversée, sous peine de se retrouver tout arnaché dans le jacuzzi. L'étroitesse du lieu accélère la brise, et un bon effet venturi soulève des embruns. Une superbe terrasse nous accueille à mi-hauteur. Vite, le soleil va se carapater ! La suite est encore plus ardue ; les astuces accumulées ces dernières décennies sortent du chapeau.


On ne pourra pas revendiquer une escalade "by fair means", mais l'intention y était. Nous nous retrouvons bien émus sur la terrasse sommitale. La boule que j'avais au ventre m'a quitté.



Reste six bons mètres à remonter par une belle fissure vierge de tout équipement et quelle n'est pas ma surprise d'arriver sur le sommet, lui aussi exempt de tout amarrage.


Moment tant attendu, mettre en place la fameuse tyrolienne. Gaffe à ne pas trop tirer, sous peine de faire basculer le fragile édifice !!! Je pars sur un brin, contre-assuré, on ne sait jamais, par notre bonne vieille corde. .


Je double la corde pour Lara, façon rappel horizontal.


En pleine mer, c'est le festival, les baleines sont aussi excitées que nous, et le manifestent par des sauts des plus audacieux.


Oserai-je un c'est "la baleine sur le totem" au risque de le faire s'écrouler à jamais... ?!

jeudi 4 janvier 2024

À la poursuite du diable de Tasmanie..Escal'A2roues#141




*Rencontrer le diable*

Quelle probabilité de chance avions-nous de rencontrer un diable de Tasmanie ?

À peu près aussi peu que de rencontrer quelqu'un qui nous invite dans sa coloc où de rencontrer quelqu'un d'autre qui étudie cette petite bête endémique de l'île. Si on pousse la chance un peu plus loin encore, il se trouve que cette personne là, part en mission d'observation le lendemain dans la péninsule de Freycinet, là où nous avons justement prévu de nous rendre pour grimper les jours suivants.


Voilà comment nous sautons , nous et nos vélos , dans le grand pick-up de l'université de Tasmanie et comment nous embarquons avec Cyril et Alix pour nous retrouver dans le rôle d'assistants naturalistes !



40 pièges de capture, des kilos d'agneau frais et de quoi faire des prélèvements en tout genre...

Il n'y a plus qu'à espérer que le diable soit au rendez-vous !


*Pourquoi capturer des diables ?*


Le diable de Tasmanie est une espèce de marsupial carnivore , charognard ne vivant qu'en Tasmanie. Présent aussi , il y a quelques centaines d'années , sur le continent. Le diable a depuis complètement disparu. C'est un animal nocturne et solitaire. Il a un épais pelage noir avec quelques tâches blanches, un profil trapu, une mâchoire très puissante et pousse des cris stridents. Le diable est une espèce menacée, sa population a fortement chutée depuis les années 1990 durant laquelle est apparu un cancer transmissible par morsure qui a depuis tué des dizaines de milliers d'individus. Cette maladie provoque des tumeurs autour de la gueule et empêche l'animal de se nourrir, il finit par mourir de faim.




L'opération consiste à poser une quarantaine de pièges dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres, les visiter un à un chaque matin. Glisser dans chaque tube un morceau d'agneau et l'accrocher à une ficelle qui, par un ingénieux système, maintient la trappe ouverte. Celle-ci se referme une fois le bout de viande touché. Une fois l'animal capturé, il est manipulé à l'intérieur d'un sac et différentes mesures sont prises :

Scan de la puce (ou pose de cette dernière si l'animal est encore inconnu), poids de l'animal, taille de la tête, des dents et de la queue, observation du museau, de la gueule et de la langue, de la poche marsupiale et des mamelles actives pour comptabiliser le nombre de petits, prélèvements d'excréments, de poils et de sang et biopsie pour les individus semblant atteints.


*Une invitée surprise*

Nous voici partis pour cette première" cueillette" de diables. Lors de la première tournée, nous avons constaté que toutes les boîtes étaient restées ouvertes, toutes sauf une ! Lorsque nous entrouvrons la trappe et glissons un œil curieux à l'intérieur, surprise, ce n'est pas un diable que nous avons attrapé mais un "quoll".


Le quoll comme le kangourou, le wallaby, le wombat, le diable... fait partie de la famille des marsupiaux, ce qui veut dire que les petits naissent, font un rapide passage à l' extérieur pour rejoindre la poche où se trouvent les mamelles. Ils resteront dans celle-ci jusqu'à être plus autonomes.




Contrairement au diable qui est plutôt un charognard, le quoll est un chasseur. Voilà probablement pourquoi il a davantage été attiré, ce premier jour, par la viande fraîche. Peut-être un peu trop fraîche au goût d'un diable d'ailleurs (mais pour deux cyclistes c'était parfait ! ...Oui, oui, on n'a pas résisté à l'appel de la côtelette !)


L'occasion d'observer de près ce joli animal.

Quelques observations nous apprennent que cette femelle, d'environ 2 ans et de 2kg et qq, est déjà "pucée" et donc connue des services de l'université de Tasmanie sous le nom d'Alix !


Pour la petite histoire, Alix se fera prendre dans ce même piège plusieurs jours de suite. Nous arrivons donc à deux conclusions : soit ce petit animal n'a aucune mémoire, soit il adore trouver et se régaler de viande à moindre effort !


*Attraper le diable par la queue !*

Le 2ème jour, nous comptons sur la chaleur de l'après-midi précédente pour avoir initié la transformation de nos belles côtelettes en steak parfum charogne. Nous nous levons de bonne heure pour ne pas faire davantage attendre les animaux ayant pu avoir été pris, dans les pièges, durant la nuit.

Ce matin, la plupart des boîtes sont toujours ouvertes et certaines fermées nous donnent quelques faux espoirs. Des possums coquins ou des wallabies curieux auraient-ils joué, par là, durant la nuit ?


Et puis, l'un des pièges fermé semble contenir un petit habitant. On entrouve la trappe avec précaution et l'on jette un œil à l'intérieur : ce coup-ci, c'est sûr, nous allons faire connaissance avec le diable !

Ou plus exactement, nous allons rencontrer une diablesse... Good morning Rosie !


Une jeune femelle ayant déjà été capturée lors d'une mission précédente: 2 ans et toutes ses dents ! Un bon petit diable en pleine forme, sans aucune trace de tumeur apparente.


Afin de réaliser tous les relevés scientifiques, l'animal, incroyablement calme, est placé dans un grand sac, la tête plongée dans l'obscurité, chaque partie de son corps à analyser étant sortie tour à tour du sac : tête, museau, queue, poche marsupiale, pattes, oreilles...



C'est fou comme ce petit animal aussi hargneux soit-il, avec ses congénères, est, au contact de l'homme, si tranquille. Il se laisse manipuler sans aucune résistance. On lui ouvre la gueule, on lui mesure les dents, on lui soulève la langue, on lui prélève même du sang en lui piquant l'oreille... et il se laisse faire comme une grosse peluche.

Le comble est atteint quand, au cours d'un massage de l'oreille (pour que le sang s'écoule correctement dans les tubes ), il pousse un gros soupir tranquille !


Quelques minutes plus tard et une fois toutes les informations notées, il est l'heure de rendre à Rosie sa liberté !

Appareil photo en main, le temps d'appuyer sur le déclencheur et on ne voit déjà plus que la queue du diable !




12 000 km...Escal'A2roues#140






Ces derniers temps, nous avons beaucoup grimpé et peu roulé... mais il a quand même fallu pédaler pour se rendre d'une tour rocheuse à l'autre et parfois il a vallu rouler vite pour arriver sur place et pouvoir grimper avec le bon créneau météo, attraper le bon horaire de marée basse et profiter d'une période sans vent...

Je crois qu'il y a même un jour, où on avait jamais roulé aussi vite, on se serait cru au sprint final d'une épreuve du tour de France !

Comme quoi il suffit d'avoir un bel objectif sur la ligne d'arrivée, pour nous pas de coupe dorée, de champagne ou de bouquet de fleurs mais des formations rocheuses et des paysages incroyables !

Ps: Et les routes de Tasmanie sont parfois bien pentues pour des cyclo-grimpeurs et des vélos chargés !!!