jeudi 26 juin 2014

Solstice d'été aux 3 arêtes

 
..."La traversée des trois arêtes classiques du Balaïtous est, lorsque celles-ci sont enchainées dans une même course, une aventure exceptionnelle." De Bellefon.

Arête Nord-Ouest, Arête de Costérillou, Crêtes du diable... Une aventure exceptionnellement longue... 

Alors autant choisir les jours les plus longs de l'année!
21 juin, premier jour de l'été et en plus, qui sait, il y aura peut être un concert sympa là haut pour la fête de la zique!

Nous voici donc embarqués pour deux bonnes journées à chevaucher les 2,5 km d'arêtes du "Bala" avec Sylvain, toujours prêt pour une bambée.

 
 
Dans nos sacs, au matériel de bivouac, nous ajoutons les crampons et le piolet, il reste encore pas mal de neige en ce tout début d'été...

Il est déja tard quand nous débarquons dans la vallée d'Argelès vendredi soir, après quelques bières, nous fixons le rendez vous à 4h30, ça va piquer.. c'est dans pas si longtemps!

Quand nous quittons la Porte du parc et la voiture, il fait encore nuit mais le jour ne tarde pas à se lever, il fait beau et nous sommes motivés à bloc! 

Nous passons le refuge du Laribet alors que tout ses pensionnaires semblent encore endormis, nous longeons les lacs de Batcrabère encore couverts de glace puis nous obliquons pour rejoindre le pied de ce qui sera notre premier objectif: l'arête Nord-Ouest.
 
9h30, les pieds trempés après la traversée de tous ces grands névés, nous sommes prêts à attaquer!

Au pied de la Nord-Ouest
 
Tout s'enchaine comme il faut, nous n'en sommes pas à notre première visite et les souvenirs reviennent au fur et à mesure que nous recherchons l'itinéraire. Nous rejoignons rapidement l'Aiguille Lamathe et après avoir tiré le petit rappel pour en redescendre, nous continuons et parcourons la belle dalle fissurée caractéristique...





3h plus tard, nous voici au sommet au Balaïtous. Il est encore tôt et nous avons encore plus de la moitié de la journée devant nous. Nous espérons ainsi aller le plus loin possible sur Costérillou avant la nuit.
Seule ombre au tableau, et pas des moindre: la météo. Le vent s'est levé, le ciel s'est couvert et le temps est plutôt menaçant...
Nous n'osons pas trop nous poser de questions à ce sujet et continuons notre periple vers l'est...


Au sommet du Balaïtous
Nous attaquons la traversée de l'arête de Costérillou en grande partie descendante, elle semble si interminable que la Demeure Soulé (grosse aiguille qui marque la fin de l'arête) semble reculer à chaque fois un peu plus! Nous grimpons tantôt versant espagnol, tantôt versant français, le ciel est de plus en plus sombre et par moments, nous prenons même des légères averses.

 
Je ne pourrais vous dire combien de pointes, de gendarmes nous avons croisés tant il y en avaient! (...et Sylvain n'a même pas perdu de point! Il faut dire que l'on avançait pas bien vite!)... Il fait des goûttes mais on évite les flashs, c'est déjà ça!

 
Ce n'est pas bien difficile et nous ne perdons pas trop de temps en cherchant l'itinéraire: ça passe partout!

A mi parcours, l'arête devient horizontale, nous trouvons un gros tas de neige, Sylvain m'explique que dessous se trouve l'emplacement de bivouac habituel. Il est encore tôt et nous poursuivons vers la pointe de la Défaite...

Bientôt quatre petits points noirs se dessinent sur la neige, en contrebas du coté de Las Néous. On les connait ceux là!
François et ses clients qui font une école de neige! On échange quelques signes, c'est marrant! On se sent si proche et si loin à la fois...   

Finalement sans trop s'en rendre compte, nous nous retrouvons à la brèche de la Demeure Soulé, l'arête de Costérillou se termine ici. Il est 18h, cela fait 5h que nous nous baladons sur cette deuxième arête.


Un petit coin de bivouac sympa nous attend, de la neige pas loin pour faire de l'eau, c'est parfait! Il fait bon et nous sommes comme des rois! Soirée Lyoph'et nougat!


Lendemain matin, nous n'entendons pas le réveil, peu importe, le soleil levant nous réveille et nous réchauffe rapidement. Aujourd'hui, au programme, c'est Crêtes du diable, 3ème et dernière arête de cette folle traversée!


Il est 8h quand nous décollons du bivouac.
Après avoir remonté le Pic soulano, nous sommes bientôt sur le fil de l'arête très aérienne, une succession de pointes élancées nous montre le chemin en direction du sud, pourtant la recherche de l'itinéraire à suivre nous demande un peu plus de réflexion: visiblement, ici ça ne passe pas partout...

 
 
Différents ressauts nous offrent l'occasion de s'entrainer un peu à la grimpe en grosses et à poser les pieds sur les gratons. Le rocher est excellent et on se régale!

 
 

Trident Nord, Fissure en Z, Cornes, Trident Sud, Plateau des diables, Pointe Lucifer, Pointe Proserpine sont au menu de la matinée... Tout cela nous mène à la dernière canine puis au col.

C'est la fin du voyage, il est 13h!


Nous avons donc toute l'après midi devant nous pour nous massacrer les pieds et nous fumer les cuisses qui jusque là, avaient été épargnés!

...3h de descente... enfin ça c'est si on veut à tout prix s'en tenir au topo! (et c'est ce que nous avons fait!), à moins que ce ne soit l'appel de la bière qui ne soit trop fort! ... dans ce cas, prévoir de couper tous les virages et de finir quasiment en courant!!

Cirque de Las Clottes
Toujours est-il, qu'à 16h30, nous sommes à la voiture, les pieds enfin à l'air, même si eux tirent un peu la gueule , nous, on est hyper méga contents! 
 
Une belle course Pyrénéenne...

 
 
C'est quand qu'on repart??

vendredi 13 juin 2014

Belle découverte...

 
 
...Et oui, la Peña, on ne connaissait pas... 
Nous n'avions encore jamais eu l'occasion d'y aller et ce n'est pas faute que les copains ne nous en aient pas parlé!
 
Bref, c'est chose faite!
 
A regarder de plus près les quelques topos glanés sur internet, il semblerait bien que les voies "faciles" ne courent pas la falaise!
 
Pour cette première visite, nous choisissons une voie plutôt classiques et semi équipée au Pilier du Sobrarbe:
"Lagrimas en la roca"
 
 
Voie un poil soutenue, pour une reprise des grande voie, cela nous remettra vite dans le bain... dans le bain du 7 en tout cas!
 
El pilar del Sobrarbe
C'est à mon tour d'attaquer les hostilités, je garde la tête pour toute la première partie de la voie.
La première longueur ne croule pas sous les points mais ça protège pas trop mal, le caillou n'est pas toujours excellent dans le haut, cela ne dépasse pas le 6b+ pourtant je suis un peu crispée, surement pas bien réveillée!

A l'attaque!
Je poursuis dans la seconde longueur, cela faisait un moment que je n'avais pas fait un 6b de 40m en clippant deux points dont un foireux... Le topo précisait L2 "expo", je commence à me détendre!
 
La suite est juste magnifique. Un belle traversée avant de rejoindre un beau dièdre bien raide... Un bon petit 7a bien protégeable qui réveille les bras! La suivante, un beau 6c un poil athlétique me mène jusqu'à la vire où je passe le relais à François!
 
Première longueur 7a,
derrière se cache le dièdre magnifique!
 
François à la sortie du dièdre
Dernière longueur avant la vire...
La suite parait plus équipée, pour autant nous n'osons pas laisser nos quelques friends ici et nous abandonnons seulement nos baskets et nos vestes puisque maintenant le soleil est là, à quoi bon s'alourdir!
 
7b+ au départ de la vire
Là ça commence à grimper vraiment: 7b+ 7a+ 7a+ 7b+ 7a/b pour les longueurs qui suivent... Tantôt dans du caillou gris compact, tantôt dans du caillou orange sculpté et super abrasif... Des gouttes d'eau dignes de Taghia!
C'est exigeant mais magnifique! On parvient même à faire la dernière longueur avec notre corde de 50m sans avoir recours à de la corde tendue. J'ai envie de diré que vu la cotation ce n'est pas plus mal!
 
 
 

7a Taghia...
7b+...  pas facile!
Les derniers mètres dans du caillou plus que pourri nous font d'autant plus apprécier le bon rocher que nous avions rencontré jusque là!
 
Bientôt les rafales de vent nous bousculent, emmêlent les cordes et nous congèlent! On squate la corde de nos voisins de derrière pour quelques uns des rappels. 60m c'est bien appréciable, merci à eux!
 
Nous retrouvons la vire, nos baskets et... nos vestes qui... ouf!!! ...ne se sont pas envolées!
 
Comme souvent, la nature fait bien les choses, la vire sert d'échappatoire et nous évite les 150 derniers mètres en nous conduisant dans un couloir à droite de la paroie qui nous ramène au départ de la voie.
 
 
On est un peu fatigués, on a eu bien froid, on a les doigts bien abimés mais on est super super contents!


Versant Sud...


Versant Nord...
...Et oui, la Peña, on ne connaissait pas... mais maintenant, on connait un petit peu et surtout on a vraiment beaucoup aimé!!
En plus, le dimanche, on a même été au sommet, trop cool!!