jeudi 21 décembre 2023

Cool Raoul!...Escal'A2roues#139







Cap Raoul, c'est une longue arête au dessus des flots composée d'une succession de colonnes volcaniques.

Tout au bout, là bas, juste avant que la roche ne plonge définitivement dans l'océan se trouvent deux totems de pierre. Deux tours en équilibre qui comme deux aimants ont attiré les grimpeurs et leurs ont demandé de dénicher l'itinéraire le plus astucieux pour rejoindre leurs bases.




Parmis ces deux là, il y a Pole Dancer et sa fantastique grimpe sur le fil d'une arête verticale.

Le plus beau 22 du monde diront certains, le plus dur diront d'autres...











Toujours est-il que pour se retrouver au pied de Pôle Dancer c'est déjà une petite épopée :

2 heures de marche, 2 rappels, 30 minutes de bartassage, 2 longueurs, une traversée d'arête, 1 rappel, un peu de marche, 1 longueur, 1 rappel...

La formule selon laquelle ce n'est pas le sommet le plus important mais le chemin qui y mène prend ici tout son sens !




Sans compter qu'après cette splendide longueur de grimpe et s'être réjouit d'être les plus chanceux du monde une fois au sommet de cette belle tour, il reste aussi le chemin du retour :

2 rappels, 1 longueur, 1 traversée d'arête, un peu de marche, 1 longueur, 2 rappels, de la marche dans les bartas, une remontée sur corde et 2 h de marche.

Au total, étonnamment ça donne presque plus de rappels que de longueurs de grimpe et un timing de 13h vélo-vélo : c'est ce qu'on appelle une journée... Cool Raoul !

vendredi 15 décembre 2023

Ces tours du bout du monde..!...Escal'A2roues#138





Lorsque nous avons accosté sur cette petite île du bout du monde, nos vélos chargés pesaient au moins aussi lourd que toutes nos espérances.

La Tasmanie a des merveilles à offrir et nous nous demandions si nous serions à la hauteur pour profiter, ne serait-ce que de quelques unes, de ces perles rares. Nos bagages, alors s'alourdissaient en plus de quelques kilos supplémentaires : incertitudes, doutes et craintes.


Serons-nous assez ambitieux pour aller côtoyer ces parois de légende ?

Serons-nous suffisamment courageux pour nous jeter dans le vide pour un voyage parfois sans retour ? Serons-nous assez fous pour nous retrouver à la base de l'une de ces tours de pierre avec pour seule issue possible: réussir à la gravir ? Serons-nous prêts à être éclaboussés d'eau salée, pendus au relais ou bousculés par une grosse vague dans les tout premiers pas d'escalade ? Serons-nous prêts à être trempés du casque aux chaussons, submergés par une vague rebelle qui défendrait l'accès au donjon ?

Serons-nous assez vaillants pour nous sortir du piège dans lequel nous nous serons volontairement fourrés ?

Tant de questions qui alourdissaient encore nos baudriers déjà plombés par une ribambelle de coinceurs de toutes tailles.


À cela vint s'ajouter une multitude d'autres choses dont seuls Éole et Poséidon détiennent le secret.

Horaires des marées dans la poche, un œil constant sur le dernier bulletin météo, un regard attentif à la prévision de la hauteur des vagues et le nez toujours en l'air, tel une girouette à l'affût du moindre courant d'air pouvant devenir grosse tempête.

Nous voilà tels deux marins ayant des ambitions d'alpinistes.


Ajoutez à cela des murs verticaux, parfois tapissés d'une pellicule de sel et une difficulté technique loin d'être anodine concernant l'escalade en elle-même. Tous les ingrédients d'une aventure avec un grand A semblaient réunis, laissant présager une épopée salée et sûrement pimentée.




Compte tenu de tous ces paramètres, nous comprîmes vite qu'il nous faudrait être à la fois mobiles, réactifs, opportunistes et un peu plus ambitieux qu'à notre habitude pour pouvoir espérer se tenir un jour debout au sommet de l'une de ces mythiques tours rocheuses. Ces mêmes qualités qui ne sont pas forcément celles de prédilection de deux voyageurs à deux roues, ayant un entraînement de grimpe intermittent et des vélos chargés comme des bateaux-cargo pleins de containers.



Nos projets étaient beaux, nos rêves étaient grands, à l'image de ces tours de pierre élancées semblant danser au dessus de l'océan. Des bouts de parois longilignes que l'on imaginerait presque pouvoir facilement effleurer du doigt tant la proximité peut sembler grande.

Mais ne nous y méprenons pas... L'instant suivant, alors que l'on considère plus sérieusement la situation, alors qu'en se penchant, on observe le vide qui entoure de toutes parts ces tours minérales, alors que les flots qui se déchaînent à leurs bases, alors que la colonie de phoques ricanne de nos futures acrobaties, alors qu'on prend conscience de la raideur de la face et qu'on tente d'imaginer un prétendu itinéraire pour rejoindre le sommet, l'histoire prend une toute autre tournure.



Tels des phares de dolorite restant fièrement debout contre vents et marées, ces totems de pierre apparaissent aussi inaccessibles que des forteresses inviolables.



Léchés par les vagues, battus par les vents, réceptacles parfait pour accueillir tout le sel en suspension dans l'atmosphère, ces monolithes de roches, ces orgues solitaires en équilibre me sont apparus ainsi : de précieuses fleurs au cœur desquelles, on aurait la chance de pouvoir aller fourrer son bout de nez, de humer le parfum et goûter au nectar que de rares instants dans une vie.


Et puis un jour, on décide de prendre son petit vélo, d'emporter sa maison avec soi, de traverser un bout de la planète. En chemin, on aura eu le temps et mille occasions de se questionner sur la signification d'un tel périple, sur cette quête de l'inutile. On se sera demandé pourquoi se donner, quelquefois, tant de mal et pourquoi choisir de tant se fatiguer. Cent fois, on aura failli perdre notre précaire équilibre et laisser quelques plumes dans la bataille. Voyager sur le fil. Persévérer,appuyer d'autant plus fort sur les pédales, tout en tâchant de maintenir ses petits bras assez en forme.



Et puis, un jour, on se retrouve presque, sans s'y attendre, à l'opposé même du point de départ sur le globe et on se réveille sur une jolie île en forme de cœur baignant dans la Mer de Tasman.

Un beau matin, sans que l'on en croit ses yeux, on se retrouve nez à nez avec l'une de ces tours de légende. Intimidés mais plein d'espoir.

On se demande si l'on sera assez audacieux pour aller décrocher la lune. Et puis on se rapelle que ce sont nos rêves qui nous ont conduits jusqu'ici et que parfois les planètes s'alignent.




Mer calme, vent faible et peu de houle, tempête de ciel bleu, rocher sec, l'excitation est à son comble..

Au bon endroit, au bon moment.

Maintenant c'est à nous de jouer.

Aujourd'hui, nous avons rendez-vous avec ces tours du bout du monde !


mardi 12 décembre 2023

Une journée sur la lune..!...Escal'A2roues#137





Tongariro alpine crossing, c'est une journée de randonée entre lacs émeraudes, montagnes de feu, cônes parfaits, paysages désertiques et fumerolles.

Tongariro, c'est comme un voyage de quelques heures sur la lune !

Mieux que des mots, des photos !