jeudi 20 juillet 2017

Feignantes, Frileuses mais pas fortes !

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bonsoir !

J'ai l'honneur de vous présenter un numéro de cirque vertical : "Forts, feignants, frileux"
Le chapiteau est dressé place des Gillardes dans le quartier du Dévoluy !
Clowns, acrobates, équilibristes, jongleurs et toutes la ménagerie vous attendent !

Voilà à quoi ressemblent notre première voie dans la paroi des Gillardes...
La réputation de la paroi a été largement devancée par les commentaires qui nous ont été fait puisque avant même de toucher une prise, on est déjà mortes de trouilles !
On sait qu'on va avoir froid parce que les Gillardes c'est à l'ombre et au vent... On sait qu'on va avoir peur parce que les points sont paraît-il assez loin... On sait également que l'on va forcer puisque les cotations sont plutôt sèches et on sait aussi que l'on va y passer beaucoup de temps parce que les Gillardes, c'est long !
Voilà pas mal de raisons qui nous pousse à aller voir ça de plus près...
On regarde le programme et on opte pour "Forts , Feignants, Frileux", 6c max et plutôt soutenue dans le 6b, cela devrait ne pas trop mal nous aller à un détail près... Nous pouvons être frileuses, nous sommes feignantes mais pas fortes !



J'ouvre le bal en oubliant mes baskets au spot de bivouac puis j'oublie l'appareil photo en vue dans la voiture devant un panneau de mise en garde de vols dans les véhicules !
Pendant la marche d'approche de 15 minutes, Flo nous répète environ 20 fois (soit plus d'une fois par minute !) que... "Putain c'est raide !" 
Au pied de la voie, elle nous fait carrément un malaise vagal car il y a définitivement trop de gaz ici !
Marine fait de la psychologie pendant que je m'élance (euh... non que je rampe ) dans la première longueur. Je tente d'avancer de plat en plat à la recherche du prochain spit qui se camoufle dans le rocher gris.
C'est alors que les trapézistes entre en scène. Alors que je osais à peine regarder en bas, j'aperçois deux fous volants qui me foncent droit dessus. Faute de filet, ils ouvrent le parachute !



Bientôt mes copines me rejoignent au relais avec des têtes de clowns tristes ou d'acrobates dépressifs. "Bouuuh, c'est trop dur et en plus ça fait peur ! On pourrait faire encore quelques longueurs et quand on en peut plus, on descends !"

Je rêve ?! Je leur injecte à chacune une piqûre de motivation concentré en "on ne lâche rien" en même temps qu'au fond de moi, je me dis qu'effectivement vu la tronche du 5c on est mal barré dans le 6b/c ! 
Le curseur remonte et je retourne jongler avec les prises. Flo tire sur tout ce qui bouge : un véritable feu d'artifice pendant que Marine contrôle la situation !
Peu à peu, nous prenons de la hauteur et nous allons de surprise en surprise ! Les 6b les plus dur de la planète et les spits qui s'éloignent de plus en plus. Quel spectacle !




Nous passons quand même une super journée, Flo prend son rôle d'animatrice très au sérieux et on est mortes de rire toute la journée !
Elle a toujours le bon mot pour nous encourager au bon moment. Alors que j'ai les coudes qui montent dangereusement aux oreilles dans la traversée en 6c, je suis en train de reculer sur des plats tout lustrés, je lâche un petit : "Haha... Faites gaffe, je glisse !"
J'entends aussitôt un : "Bah... T'as qu'à mettre de la pof !" à moitié endormi puisque je l'ai sortie de la sieste dans laquelle elle avait sombrée pendue au relais... 
J'explose de rire ce qui me fait perdre immédiatement mes dernières cartouches ! Merci Flo !


J'adore grimper devant et les entendre parler et rigoler des dizaines de mètres sous mes pieds. Les points sont espacés et ce n'est pas vraiment la balade mais bien qu'un minimum concentrée, j'essaie de m'imaginer leurs discussions et ce qui les fait tant rigoler ! Parfois je souris toute seule en entendant des bribes de leurs conversations !



Quelques longueurs avant le sommet, nous échangeons les rôles et Marine passe en tête pendant que je reste en compagnie du clown de service !



Bouquet final, nous finissons pas une partie de jonglage avec des galets dans du conglomérat ! Incroyable ! Ils ont vraiment pensé à tout sous ce chapiteau !
En fin de journée, nous débouchons sur le plateau sommital plutôt fatiguées mais ultra contentes ! 
" Pouahh ! Ben on ne l'aura pas volé celle là !" 

Il nous aura bien fallu nous remuer les fesses dans chacune des longueurs (y compris le 3 sup de sortie !!) et pourtant on n'a pas cessé de rigoler ! C'était top !!




Merci les copines !

mercredi 19 juillet 2017

Leprince Ringuet avec les princes ringards

Eh Die !? Si on allait grimper ?!
Rendez-vous au pays de la Clairette pour quelques jours de grimpe avec les cop's !


Comme d'habitude ça attaque sur les chapeaux de roues ! Justement, en parlant de roues, Flo, qui ne sait jamais quoi inventer pour se faire remarquer, casse sa voiture quelques kilomètres avant d'arriver. Faute de courroie, elle pétera le chaîne de distribution, faisant de son Doblo, en quelques secondes, une future épave...
Bingo ! Il est minuit et après 50 appels téléphoniques de trois mots chacun, on comprend qu'ici il n'y a pas de réseau et accessoirement qu'elle est en rade au bord de la route et dans le noir...
Premier crux : Marine veut dormir maintenant. Ah... Flo ne veut pas passer la nuit dans le fossé ! Bon...
Je me remets donc au volant, slalomant entre souris, lièvres, chevreuils et sangliers. Parvenant à négocier ce premier crux : Récupérer Flo et sa multitude d'affaires pendant que Marine fait une petite sieste et tout ça sans écraser le moindre quadripède ! Mission accomplie !




Le lendemain, nous ne sommes pas bien en forme mais la marche d'approche nous réveille peu à peu. 1h30, il fallait au moins ça !
Aujourd'hui, nous avons rendez-vous avec Leprince Ringuet mais aussi avec les princes ringards. Ils sont quatres à nous talonner !


C'est bien simple, tout le monde veut être devant et nous on ne veut surtout pas être derrière ! Deuxième crux ! On parvient tant bien que mal à  s'intercaler entre deux cordées.
Princesse Marine prend les choses en main et gardera la place de leader une bonne partie de la voie. Il paraîtrait qu'il y aurait un prince plutôt charmant devant... Sacrée Marine !



Derrière on rigole bien et on se régale ! On n'a qu'à suivre la corde qui nous conduit de dégaine en dégaine et de relais en relais ! C'est les vacances !
Après un départ dans du rocher moyen, le caillou devient excellent et nous découvrons une bien jolie voie, dommage qu'il y ait tant d'affluence aujourd'hui ! Heureusement qu'ils nous alimentent en Prince de Lu !




Je passe devant pour les dernières longueurs et nous débouchons bientôt en haut de la paroi. Les mecs décident de tirer les rappels dans Cosa Nostra alors que je préfère descendre à pied en faisant le grand tour par le plateau. Les filles hésitent et penchent plutôt du côté des rappels. Troisième crux ! On laisse Flo faire une petite sieste, le sommeil porte conseil !


Finalement on opte pour la troisième solution, qui jusque là, n'avait intéressé personne : Descendre à pied par le chemin le "plus court". (Ne chercher pas la logique, il n'y en a pas !)
Nous sortons sur le plateau, grimpons jusqu'au sommet du Roc de Peyrolle, découvrons le Mt Aiguille et évidemment, on est ultra contentes. Jusque là, tout va bien !


Les choses se compliquent lorsque nous découvrons que la descente qui nous attend est une succession de raides éboulis, de couloirs terreux ou herbeux, de vires escarpées, de barres rocheuses à contourner, qu'il y a parfois des cairns partout et parfois plus du tout ! Bref, c'est tout à fait paumatoire alors on en profite pour se paumer !



Nous rejoignons donc les voitures 3h plus tard avec la moitié des petits cailloux de la montagne dans nos baskets ! Fatiguées et affamées, on se régale des lentilles "made in" princesse Marine ! Les projets pour le lendemain sont au point mort...
Ah non pardon... Il faut passer mille et un coups de fil pour la maison à roulette accidentée de Floflo l'escargot... Assurance, taxis, dépanneur, garage, casse, concessionnaire... Finalement elle ne sait toujours pas comment rentrer à Nice mais on s'en fout : pour le moment, on la garde avec nous !!



dimanche 16 juillet 2017

En mai, fais ce qu'il te plaît !



Après quelques jours de grimpe dans le Verdon, tout me reviens en mémoire... Je me souviens à nouveau : que le caillou, ça use les doigts; que les chaussons ça fait mal aux pieds ; que grimper au soleil quand il fait chaud, c'est abo ; que le calcaire patiné, ça glisse et que pour éviter de forcer trop mieux vaut bien regarder le topo !
Mais surtout je me rappelle enfin que l'escalade, c'est vraiment trop bien !





Tout juste arrivés dans les gorges, nous tirons quelques rappels pour aller nous perdre dans "Double fond". En attaquant à 17h, les frontales pourraient bien nous être utiles et pas seulement dans le boyau situé aux deux tiers de la voie ! Bon, de toutes façons, elles sont restées au camion alors on sort avant la nuit !


Le lendemain, à la recherche d'un peu de fraîcheur, nous prenons la direction de la Paroi du Duc pour aller "valser avec Manon" et avec quelques buissons par la même occasion ! Session grimpe et jardinage au programme ! Cette petite danse est loin d'être majeure mais a l'avantage de ne pas être trop compliquée et d'être à l'ombre !



Le jour suivant, nous récidivons en optant pour "Série limitée". Cette fois-ci, nous nous ne sommes pas déçus du voyage, contents d'avoir attrapé les prises dans la limite des stocks disponibles ! C'est varié et c'est beau !

Enfin pour finir, nous profitons de quelques nuages pour aller faire un tour en face sud. Nous révisons nos classiques en allant coincer mains, bras et pieds mais aussi friends... Oh mais "Ulala" ça glisse ! Le déséquipement associé à une bonne dose de patinage demande un peu d'application dans les 6a !

 





  

Un chouette séjour sur le rocher qui donne trop envie de vite se remettre à grimper ! On repart quand ?!


samedi 8 juillet 2017

Balade sans retour au fil de l'eau...


Après un raid à ski sur l'eau gelée en terre polaire suivi d'un trip en kayak en mer Ibérique sur l'eau liquide, me voici de retour en France sur le caillou (humide et salé) et toujours à 0 m d'altitude !


Grimper dans les Calanques de Marseille c'est la transition parfaite entre mer et montagne. Choisir de n'effectuer que des traversées, c'est idéal pour reprendre l'escalade sans prendre trop de hauteur et en ayant quand même les pieds mouillés !




Entre doudoune et skis, maillot et pagaie, sac à pof et baudrier, j'avoue que j'ai un peu de mal à suivre... Je passe du bivouac dans la neige avec rien à manger, au camping dans le sable et aux lyophilisés, aux restos et à l'hôtel 5 étoiles... Je n'y comprend plus rien !!
Une petite fée est passée par là... Et devinez quoi ?! Elle s'appelle Anaïs !
Il y a 20 ans, nous faisions ensemble nos premiers pas de grimpeuses sur le gneiss du Caroux et c'est toujours un plaisir de se retrouver sur le calcaire des Calanques pour partager quelques longueurs ! 


Pour se mettre dans le bain (eh oui, les grosses vagues, ça mouille les pieds !), nous commençons par la traversée "Au fil de l'eau" à Castelvieil. Une bonne approche suivie d'un passage par le Trou du Canon, la traversée de la Ramond puis quelques rappels, des longueurs horizontales les fesses au ras de l'eau et les pieds dans les vagues, des longueurs ascendantes, un p'tit rappel et un long retour : nous voici prêts pour attaquer la mythique "Traversée sans retour" !


On s'y embarque dès le lendemain et ce coup-ci, Anaïs est de la partie ! On récidive dans le Trou du canon puis dans la Ramond avant de plonger dans les impressionnants rappels de la "Sans retour" !
Au menu : rappels pendulaires, grotte, pilier gazeux, traversée sur des plats, ramping, cheminée...






Une chouette journée sous le soleil Marseillais, les fesses dans le vide, les pieds au dessus de l'eau et en excellente compagnie dans cette voie mythique. Ambiance garantie !