mercredi 7 novembre 2018

Les pépètes en vacances


Vacances : [au pluriel] Temps de repos, d'interruption des travaux.

Changement de rythme et, parfois, de décor avec la vraie vie : celle où l’on bosse (dur !).
1936 : Premiers congés payés, les français partent (enfin !) en vacances remerciant le Front Populaire pour ces quelques jours de répit. Partir. Quitter l’usine, le bureau, l’école ou le chantier... Fuir la routine et le réveil qui sonne chaque jour un peu trop tôt. Remplir ses valises d’un maillot de bain et d’une serviette puis prendre la route du sud.
Pour la plupart des gens, le mot « vacances » est synonyme de repos. Un moment pour décompresser, se relaxer, se ressourcer. En trois mots : le prendre cool !
Tapez toujours ce même mot sur Google, c’est, sans aucun doute, des images de plages de sable blanc, de chaises longues, de cocotiers et d’eaux turquoise qui apparaîtront.
Il s’agit aussi de passer du temps en famille, entre copains, parfois rencontrer de nouveaux amis ou encore trouver le grand amour.
Prendre des vacances, c’est avant tout prendre du bon temps et se faire plaisir. Plus d’horaire, plus de contrainte, juste ne rien avoir à faire.

Apéros en terrasse, restau avec vue sur la plage, plateaux de fruits de mer, glaces de toutes les couleurs, sieste sur le sable, hôtel 4 étoiles ou camping avec piscine.
Tout peut sembler facile. Encore faut-il avoir choisi le bon paréo, ne pas avoir oublié son maillot de bain et avoir pensé à s’enduire de crème solaire !
Imaginez par exemple, la pépète qui va planter sa tente sur une plage au bord de la France. Elle doit choisir entre la robe jaune et l’écossaise, les collants, les chaussettes ou les bas puis tout faire rentrer dans sa valise en carton. Il lui faut gérer les marques blanches sous son string et le reste de sa peau toute brûlée, à grands coups de monoï et de crème Nivea. En plus, elle rêve d’un grand amour exotique. (Merci Renaud !)

Pas simple… Moi, je serais sacrément embêtée à sa place !

Bref, il y a les vacances des gens « normaux » et les vacances des alpinistes.

Les alpinistes sont cette drôle d’espèce qui cherche toujours à faire compliqué quand on pourrait faire simple. Ceux qui montent pour redescendre aussitôt plutôt que de marcher à plat. Celles qui préfèrent se cailler les miches à la verticale que de cuire (les miches à l’air !) à l’horizontale. Ceux qui préfèrent dormir sur des cailloux froids et pointus que sur du sable doux et chaud. Celles qui passent leurs vacances à avoir peur, mal et froid !

Dans le rôle des aoûtiennes : Flo et Lara. Les pépètes qui partent en vacances… à la montagne !


Premier jour des vacances infernales, les pépètes ont voulu s’éclater (les bras !). Elles hésitent entre les chaussons, les crampons ou les bonbons. Finalement elles s’arment de piolets et optent pour quelques longueurs de dry.

Elles sont un peu étonnées d'être surprises quand elles découvrent qu’une trentaine de bidasses en uniforme ont eu la même idée qu’elles. Il faut dire que c’est le seul bout de rocher sec de la vallée.
En quelques heures, elles comptabilisent moins de voies que de remarques lourdingues « made in la caserne ».

« Z’ont jamais vu de pépètes qui grimpent ou quoi ces troufions ?!? »
Quand elles terminent la journée, même les piolets sont complètement daubés et toute la poussière du secteur a fini dans leurs grands cheveux (emmêlés) ! Quant au grand amour exotique, ce n’est pas ici qu’elles le trouveront !

Deuxième jour des vacances infernales, elles hésitent entre une gore tex rouge et une doudoune bleue un ptit peu déchirée, les grosses chaussettes, les moufles ou un poisson surgelé. Finalement elles se fringuent en « pépètes alpinistes » et prennent la direction du Cervin.

Au bout de quelques heures, alors qu’elles sont enfin tout près du Col du Lion, la neige se met à tomber, manque de bol ! Le vent souffle aussi très fort et en quelques minutes, elles sont aussi glacées que les stalactites qui pendent de toutes parts y compris au bout de leur nez ! 





En arrivant, frigorifiées, au refuge Carrel, elles sont quand même heureuses d’être contentes : elles n’ont pas à dormir sous la tente.

Elles avalent une purée au fromage et cailloux puis filent se réchauffer en se glissant sous la moitié des couvertures du refuge. Soit une vingtaine de couvertures pour deux !
Bonne nuit les pépètes !

Troisième jour des vacances infernales. Le réveil sonne à 3h puis à 4h puis à 6h et enfin à 8h. Une grasse mat’ en pointillés. Le point commun à ces différents réveils, c’est que dehors c’est la tempête. Il y a de la neige partout. Il souffle un vent à décoiffer une pépète et il fait un froid de canard ! On se croirait en plein hiver. Bravo les vacances d’été !



Hors de question d’aller jouer aux pépètes volantes et surgelées sur les arêtes. Le Lion et Hörnli attendront.
But au Cervin !
Elles sont quand même furieuses d'être en colère, elles auraient mieux fait d’aller à la mer ! 


Mais les pépètes ça sait rebondir : ça a plein d’idées et ça sait aussi conduire longtemps ! Dolomites de Brenta les voilà !


Quatrième jour des vacances infernales. Elles hésitent entre un maillot de bain, une raquette de ping-pong, des chaussures de bowling ou des tenailles.
Finalement, elles se décident pour dégaines, friends et cordes.


Quand les pépètes quittent la vallée, il fait nuit noire. Une frontale sur la tête et un gros sac bien lourd sur le dos. Au lever du jour, elles sont complètement scotchées d’être bluffées. Des tours rocheuses se dressent de tous côtés. C’est tellement beau d’être joli ! 




 Arrivées aux alentours du refuge Brentei, elles cachent leurs affaires de bivouac derrière des blocs puis, telles deux cloches, filent en direction du Campanile Basso. 
Un quart (car) de l’Ensa est là aussi, et avec lui le grand amour exotique. (Chouette !)


Dièdre Ferhman




Sur les traces de Ferhman, elles se baladent dans le grand dièdre puis sur les pas de Preuss, elles serrent les croûtes jusqu’au sommet. Sacré Preuss !


Cette fois, cela ressemble enfin à de vraies belles vacances de pépètes : caillou chaud, lunettes de soleil, belle escalade, beau sommet et cadre grandiose. 



Sur les pas de Preuss...

Elles sont même super heureuses d’être contentes quand vient le moment de faire tinter le carillon au sommet : trois cloches au Campanile !



C’était sans compter une série de rappels, un vilain couloir de descente et un caillou un peu trop gros s’approchant un peu trop près d’une des pépètes.
Et paf ! Aplatie la main ! Ouille !
Elle est quand furieuse d’être en colère : mais qu’est ce que je lui avais fait à cette pierre ?!?


Attelle de fortune multicolore = Attelle de pépète !
Le petit doigt prend des airs de petit boudin. Leurs vacances sont foutues pour de bon, elles n'avaient qu’à faire un peu attention et c’est tout !

Cinquième jour des vacances infernales.
Pour rentrer, les pépètes hésitent entre la voiture, le bateau ou une fusée !
2h de marche et 7h de bagnole pour une petite visite aux urgences.

Elles sont quand même bien déçues d'être tristes ; les vacances sont finies pour de bon !

Comme la coutume veut que l’on mette du froid sur les fractures, les deux pépètes s’offrent, en cours de route, une bonne glace italienne. Les pépètes trouvent ça délicieux tellement c’est bon ! 


Manger des glaces, bouquiner avec des écouteurs sur les oreilles (https://www.youtube.com/watch?v=NmsgK3bWLlU), se reposer.
En trois mots : le prendre cool.
Tiens, ça me rappelle quelque chose…


Vacances : [au pluriel] Temps de repos, d'interruption des travaux.


PS: si vous n'avez rien compris à ce texte alors suivez le lien ci dessus !

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