lundi 16 mai 2022

Ce qu'on laisse... •Escal'A2roues#7•

[Quand Bruno prend la plume...]

Ce qu'on laisse...

Un balcon au sud-est, où il faisait bon boire son café au réveil, et souvent un maté au retour d’une sortie. Un endroit où "fare niente" et regarder passer le temps. Dedans, la pièce bicentenaire offrait cette douce quiétude au coin du feu. Heureusement, l'étable remisée accueillait toutes les extensions matérielles qu’on accumule au fil du temps… whish bone, bâtons, haches, kites, diapos, jumar, machine à coudre, piolets, quelques milliers de mètres de  corde, des courriers, etc... Manu et Armelle m’y avaient accueilli avec toute la bienveillance qui les caractérise à un moment où je n’en menais pas large… L'art s'y était même invité au gré de l’existence sans qu’on aurait pu s'en douter !

26 ans de boutique,  c'est quand même pas rien. L'école des guides, on finit par avoir des espérances… Bon, je vous rassure tout de suite, sitôt terminé mon tout premier contrat d'été, j'embarquais sur Pétrel pour traverser l'Atlantique. Destination le Brésil puis la Patagonie pour ce qui allait devenir une véritable addiction. 
Tout jeune guide, mes qualités d'enseignant étaient à l'image des innombrable doutes qui inévitablement m’assaillaient. Et je suis sûr que mes premiers stagiaires garderont de nos échanges la stricte rigueur que je rapportais  de ces campagnes Patagones : « l’à peu près  » n'était pas de mise. 
Certains collègues, à mes yeux charismatiques, m'ont nourri. Ce contexte professionnel, associé au fait de presque continuellement devoir se remettre en question a été source de dynamisme et d'élan. Le terrain était au centre de nos préoccupations, l'administration n'était qu'une lointaine nébuleuse. 

Puis la roue a tourné,  d’autres têtes sont apparues, la confiance et la solidarité « des potes de boulot » s'est perdue… L'absentéisme pour soulever des causes m'a pesé. Bref, cette prise d'année de dispo signe très probablement ma sortie par la petite porte,  j'n'en attendais pas plus ! Sentiment de nostalgie, quand même ?...

Ma Twingo rouge, aux bonnes mains de ma chère filleule ! Longue route à vous, et n'oublie pas, avec Renault chaque jour un bruit nouveau ;-)

Des mètres de découverte karstique juste au dessus de la maison! Qu'ils continuent donc à se creuser…

Mes petits. Que les adieux furent émouvants… Je souhaite que cet intermède vous fasse réaliser de l'importance de chaque moment échangé, peu importe la forme. Gagnez en indépendance, en capacité à choisir par vous-même. Qu'ils soient assidus aux études devrait d'une certaine façon me rassurer, j'ai cependant envie de leur dire trouvez vous un centre d'intérêt,  quel qu'il soit ! L'avenir tient plus à être motivé par une cause qui nous anime, le reste suivra… Quel regret d'avoir si peu partagé ces dernières années…

Nôtre VW volant, bien au chaud chez les parents de Lara,  désassuré. Et oui, on peut,  il suffit de demander !

Un truc de 13cm sur 7, voyeur à outrance qu'on passe son temps à charger, inimaginablement chronophage. 😊…

Plus qu'une lassitude, une incompréhension de cette pensée dominante à valoriser les gens qui travaillent ?! Ou comment le travail devient une fin en soit alors qu'il devrait être relégué à un simple moyen. Cet anti capitalisme primaire ne serait-il pas LA solution ?

Les montagnes. Plus aucune attirance alpinistiquement parlant. La récurrence des disparitions associée n'est sûrement pas étrangère. Et quoi faire de cet aléa qui devient trop prégnant à mes yeux ... Comment, et pourquoi continuerais-je à l'accepter ?

Des voiles de traction… je ne vous cache pas que j’étais à deux doigts d’en tasser une au fond d'une sacoche. Rhâ… avancer grâce à Éole !!

Ça s'appelle comme ça, une forme de routine... 

N’est-ce pas la méga suerte de s'être trouvés, et de partager les mêmes aspirations ? Lara croque la vie, et nous avons cette évidence commune qu'on en aura pas deux !



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