samedi 24 juin 2023

Fin d'année sauce Vietnamienne #2 •Escal'A2roues#64•



Suite et fin… (enfin presque !)



Ha Long la grandiose, Lan Ha la radieuse

Parlons à présent de la fameuse Baie d'Halong et de sa petite sœur la Baie de Lan Ha.



En voyage, il y a toujours ces sites incontournables qu'on aurait presque envie d'éviter ou du moins de visiter à notre manière... Ces baies-là font parties de ceux-là.

Vous nous imaginez sur une jonque splendide avec des cabines luxueuses embarqués pour une croisière de quelques jours dans la baie la plus célèbre du monde ?

Pas tellement, n'est-ce pas ?

Aujourd'hui, c'est avec les bras qu'on pédale !



Nous voici partis sur les flots pour nous perdre dans ce dédale d'îlots.

Que notre labyrinthe soit plus marin que le sien... ça vous rappelle quelque chose ? Quelqu'un ?

Non, ce n'était pas le radeau de la méduse ce bateau mais deux canoës deux places. Deux, parce que "les copains d'abord" d'accord mais nous, on ne partage pas nos bateaux ! Nous sommes donc chacun capitaine d'un canoë deux places avec nous seuls pour matelots !

Quelques moulinets de bras et le paysage de la baie défile sous nos yeux hébétés, nous laissant bouche "baie".





Parlons de ces 1600 îlots, de ces collines émergeant de l'eau, de ces villages flottant et de ces élevages de poissons démesurément gros.

Parlons de ces barques de pêcheurs en paille et à rame et de rocher gris incroyablement sculpté de cannelures géantes.

Disons aussi que lorsque la brume du matin enveloppe cet univers ou que quand le soleil de fin de journée et ses tout derniers rayons jettent leur voile sur tous ces îlots, on se croirait dans une double page d'un GEO...



Évoquons encore ces créatures géantes émergeant de l'océan. Tortues gigantesques, chameaux et dromadaires géants, chats faisant le gros dos rond, dragons à bosses, animaux imaginaires fossilisés à jamais et semblant jouer à cache-cache sous l'eau, comme on fait de l'apnée dans sa baignoire !

J'ai un secret. Ces monstres imaginaires, se sont déguisés en îlots pour égayer la baie.

Mais chut... Ne les dérangeons pas, ne les réveillons point, ne faisons pas de vagues !



Leurs dos bossus couverts d'une végétation luxuriante, leurs flancs abrupts au rocher sculptés, tantôt gris, tantôt orangé et leurs têtes bien enfouies à mille lieux sous les mers.

Nous regardent-ils voyageurs d'aujourd'hui avec un périscope ?

Se rincent-ils l'œil en regardant les filles en maillot de bain sur les bateaux de croisière !?

Paysages maintes fois aperçus sur le papier ou sur la toile...

Comme à chaque merveille du monde "vue de mes yeux vue", j'ai cette même pensée naïve : alors, c'est bien vrai... ça existe donc véritablement !



Le nombre d'îlots est incalculable, leurs visages changent dès lors qu'on modifie l'angle de vue et les chenaux entre eux est un vrai dédale.

Labyrinthe géant, nous nous y perdons une journée durant en donnant quelques coups de pagaies, tournant en rond à bord de nos embarcations.

On se faufile entre ces karts, on traverse des baies, on passe des caps sans cesse, on entre dans des grottes, on traverse des ponts de roche, on acoste sur des plages, on débarque sur des pontons de bois...




On perd le nord, l'eau s'invite à bord en même temps que notre imagination déborde de nos embarcations !



☆ Sur les routes Vietnamiennes...

Parlons aussi de ces quelques jours de pédalage, terrestre ce coup-ci.

L'itinéraire consistant à quitter la côte pour rejoindre, 200 km plus loin, à peu près le même paysage mais sans la mer !Ça paraît improbable mais c'est pourtant vrai !

Rendez-vous à Huu Lung ! La prononciation restera un mystère puisque pas une fois en 200km, quelqu'un n'a réussi à comprendre où nous nous rendions véritablement !



Les jambes reprennent du service et les fesses se refont à l'idée de rester posées toute la journée. Voilà quelques temps que nous n'avions pas enchaîné les journées cyclistes.

C'est cyclique : se réveiller, plier le bivouac, rouler, manger, rouler, manger, rouler, chercher un spot, monter la tente, se jeter dedans et roupiller avant que cela ne reprenne en boucle. Chaque jour le même programme. Le paysage défile.

Les routes changent de taille, de revêtement et d'inclinaison. La lumière varie et les températures aussi.

Des villes, des hameaux, des campagnes sont traversés à vive allure. Nous prenons gare, tour à tour, aux camions et aux bus, aux rares voitures, aux nombreux scooters. Nous sommes heureux de croiser un vélo ou de laisser la priorité à un buffle !



Les pensées vont et viennent...

Plus on roule, plus je me dis que ce moyen de locomotion est incontestablement le plus adapté pour se déplacer à « vitesse humaine ».



Le vélo a cette capacité incroyable de nous permettre de nous balader à des endroits où même un bus local ne nous aurait probablement pas déposé et il nous permet de croiser des gens à bonne allure mais laissant quand même le temps à un regard échangé ou à une parole qu'on laisse s'envoler. Le vélo, d'autant plus chargé, avec un gringo au guidon, a enfin cet avantage incontestable d'accrocher au minimum les regards, de susciter la curiosité la majeure partie du temps et d'attirer la sympathie lorsque la chance nous sourit !

En 8 mois de voyage, nous avons maintenant largement expérimenté ces trois degrés d'humanité.

Aussi en quelques kilomètres à peine, le ton est bien souvent donné... Coups de klaxon ou gestes amicaux aux fenêtres des véhicules, regards admiratifs des piétons, interrogations curieuses, signes de la main, saluts dans la langue locale, signes de sympathie des cyclos locaux, sourires des petits et grands enfants... Et ici... rien ou presque !




Il ne s'agit pas là de faire des généralités ni de mettre tous les Vietnamiens dans un même sac mais simplement d'observations faites au guidon.

Combien de nos "Xinchao" sont-ils restés sans réponse ? Combien de nos sourires sont restés suspendus ? C'est un peu contrariant mais après tout…

Pourquoi pas ?! Qu'en serait-il si nous voyagions en France ?

Voyons le bon côté des choses... Nous ne sommes pas sans cesse obligés de lâcher le guidon pour faire coucou de la main et nous n'avalons pas de moustiques en roulant sourires aux lèvres et bouche ouverte ! On ne perd pas non plus de temps avec des invitations et des arrêts improvisés en chemin, aussi les quelques centaines de kilomètres sont assez vite avalés.

Nous voici arrivés à destination !



☆ Huu Lung, paradis de la grimpe Vietnamienne

Huu Lung, c'est le "number one" des spots de grimpe vietnamiens.

Il faut dire qu'ils ne sont pas nombreux et pourtant le potentiel peut sembler infini. Il manque simplement d'un peu de main d'œuvre, de matériel et de quelques grimpeurs locaux supplémentaires. Ici comme ailleurs, même si le nombre de grimpeurs de salle se multiplie, aller grimper sur du rocher n'apparaît pas nécessairement comme une finalité.



Année après année, une petite équipe locale fait pousser les jolies lignes et fait naître peu à peu de beaux secteurs.

"Cảm ơn" à eux pour ces petits bijoux ! Rappelez-vous les dragons magiques fossilisés de la Baie d'Halong... ici, c'est sur leurs dos que l'on grimpe !

La mer s'étant retirée, toutes les zones plates ont laissé place aux rizières, aux prairies et aux villages.



Nous posons notre tente pour une petite semaine dans le jardin d'un homestay construit et géré par la boîte de grimpe locale, Vietclimb. Chaque soir, un délicieux repas nous y attend.



Cette sédentarité temporaire est tellement appréciable : ne pas démonter chaque jour la tente, pédaler un peu, grimper, se reposer parfois une journée, manger un vrai repas chaque soir...

C'est chouette les vacances comme ça !



Plusieurs jours durant, nous rayonnons autour du village et une fois encore le vélo apparaît comme le moyen le plus adapté pour rejoindre les différents spots souvent éloignés de quelques kilomètres et parfois accessibles par de petits chemins de terre.



Chacun d'entre eux est une belle découverte. Grands murs allant de la verticale à l'au-delà, rocher variant du gris à l'orangé en passant par le blanc. Mur à trous de toutes tailles, tufas (concrétions) extravagantes, fissures tranchantes comme des lames de rasoir...

Pas de répit pour les bras, ni pour la peau des doigts !






Un genou coincé derrière cette stalactite, une paire de fesses posée sur cette patate proéminente ou une hanche appuyée contre cette colonette.



Objectif, se reposer avant d'être fatigué !! C’est exactement la grimpe que j'aime : escalade version « oso peressoso » !

Bras tendus, repos optimisés et vitesse d'ascension qui frôle le record de lenteur ! J’adore, mais qu’en dit l'assureur ?

… oups, il s’est endormi !

Nous grimpons chaque jour des lignes incroyables et nous sommes quasiment tout le temps les seuls grimpeurs du secteurs.




Les journées se suivent et se ressemblent. Le temps semble suspendu, à un détail près : le nombre de jours restant sur notre visa continue de fondre comme neige des Pyrénées en décembre 2022...

Il est temps de plier bagages !

☆ Noël chez les viets...



Baisser le chauffage pour que cela ressemble un peu à l'hiver puis accrocher, une à une, toutes les boules dans l'arbre. Cette année, elles sont costaudes !



Glisser nos crocs au pied du tronc et attendre que le papa Noël les remplisse de temps libre, de joie, de rencontres, de découvertes, de bras et de chocolats, de mollets et de soleil, d'animaux extraordinaires, de fruits multicolores, de sourires, de jolis paysages et d'amour toujours !

Noël au balcon, baguettes au réveillon !



Giáng sinh vui vẻ ! Joyeux Noël !

Et vous, vous avez été gâtés ?!




Noël à Hanoï, qu'en dire ?

Il y avait ici ce côté bien sympathique des fêtes d'antan. Festif mais pas excessivement commercial pour autant. Nous n'avons vu personne sortir de boutiques encombrée de sacs démesurément gros, ni de gens traverser la rue les bras chargés de cadeaux, ni de poubelles débordantes de papiers froissés le 25 décembre au matin, ni même d'enfants essayer leurs tout nouveaux flingues en plastique.Juste une belle journée ensoleillée, du temps passé en famille, des rues qui vivent, des gens qui profitent de leur jour de congé…



Ces deux enfants de 6 et 9 ans puis, quelques minutes plus tard, ce troisième âgé de 8 ans qui viennent, tour à tour et spontanément, nous aborder et mettre en pratique leur anglais déjà parfait. Leurs parents, en retrait, semblent à peine s'intéresser à nous et à cet élan d'humanité de leur progéniture. L'initiative leur est propre et elle est belle.

Curiosité débordante, questions pertinentes, esprits cultivés, connaissances fournies et ouverture sur le monde…

Voilà qui donne espoir en l'avenir !

Par nos échanges, la graine du voyage et de la vie simple sont semées. Sans nul doute, elles feront leur chemin !

Observer la soif de découvrir illuminer leurs visages et la pétillance animer leurs regards transforment en quelques instants ce joyeux noël en noël joyeux !

Merci les p'tits vietnamiens !




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