dimanche 3 mars 2024

HolaLaPaz !......Escal'A2roues#144




HolalaPaz... Ohlalalatête !

Comment faire un très long voyage en remontant le temps et en gagnant des heures de vie ? Comment traverser un grand océan pendant une douzaine d'heures et atterrir une heure plus tôt que l'heure à laquelle on a décollé ?

Comment poursuivre le soleil durant toute une nuit entière ?

36h de voyage, 2 nuits blanches, 2 longues escales, 15h de décalage horaire et un passage de 0 à 4000 mètres d'altitude, qui dit mieux ?!

Il faudra bien quelques jours pour s'en remettre !

Ajoutez à cela un atterrissage aux premières heures du jour, un remontage express des vélos dans le hall de l'aéroport avec le ventre vide et les yeux pas vraiment en face des trous et une grande dégringolade de l'aéroport situé sur le plateau d'El Alto jusqu'au centre ville de la Paz, au fond de la cuvette, via une autoroute et sous une pluie glaciale.

La Paz est une des capitales les plus hautes de la planète. Entre gaz d'échappement et air raréfié en oxygène, il est certain que ce n'est pas ici que l'on respire le mieux du monde. Accrochée sur un flanc de colline, la ville s'étend sur des kilomètres et sur une hauteur démesurée : entre le haut (El Alto) et le bas de la ville (la zona sur), il y a pas moins de 800 mètres de dénivelé.

Bruno rêvait de se payer un jour cette grande descente jusqu'au centre ville à vélo, c'est chose faite ! Gore tex sur le dos, capuche enfoncée jusqu'au bout du nez, mains gelées aggripées aux freins, pantalons qui épongent tout le liquide gris s'écoulant sur la route et chaussettes qui se remplissent d'eau au cambouis.

"À la Paz, il ne pleut jamais !" m'avait prévenu mon compagnon de galère. En effet, ce coup-ci doit être l'exception qui confirme la règle !

On pourrait presque croire que la saison des pluies a même décidé de débuter ce matin si l'on en croit la couleur du sol qui n'a pas du être rincé depuis un bout de temps !

Cette eau grisâtre mêlée à une poussière, à priori sableuse, aura non seulement raison de nos vêtements exceptionnellement propres mais aussi des patins de freins, en une quinzaine de kilomètres à peine... Une usure incroyablement accélérée : Du jamais vu !

Dans les rues d'El Alto, on zigzague tant bien que mal dans le trafic dense de minibus chargés jusqu'au toit qui eux-mêmes tentent de se faufiler entre des bus un peu plus gros qu'eux. Ça klaxonne modérément et ça se joue un peu au contact mais ceci dit, la Paz ce n'est pas New Delhi non plus !

Sur les trottoirs, nos roues se fraient un chemin entre les étals et les nombreux piétons. Cela ressemble à un slalom entre les imposantes jupes des cholitas.

Plus tard, alors que l'autoroute s'évapore dans le centre ville de la Paz, nous buttons sur une de ces fréquentes manifestations que connaît la capitale bolivienne. Aujourd'hui ce sont les femmes qui sont en colère, sous leurs parapluies, elles sont nombreuses et ont fait faire le déplacements aux journalistes venus les interviewer. Protester, manifester, brandir des banderoles, bloquer la circulation, est quelque chose de courant ici. Ça fait du bien de rencontrer à nouveau un peuple qui réagit.

La semaine dernière, c'était les mineurs et la semaine prochaine qui seront les prochains manifestants ?

Nous sommes à présent au cœur de l'immense ville de briques orangées. Les ruelles deviennent étroites et archi- raides, les pavés sont humides et glissants. Notre cardio monte illico à 300 battements par minute nous rappelant instantanément que les vacances, au niveau de la mer sont belles et bien terminées !

Bienvenue à 4000 !

Voilà, à peu près, à quoi ressemble cette petite mise en bouche bolivienne !

Il ne reste plus qu'à rattraper ces quelques heures de sommeil en retard, à boire des litres d'infusion de feuilles de coca, à manger quelques salteñas (les empanadas locaux) et à faire le plein de globules rouges !

Suite au prochain épisode.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire