Septembre 2024,
Un an de plus au compteur et un anniversaire de plus célébré par vos sympathiques attentions : toujours tendres, souvent drôles, parfois chantantes, tantôt légères ou graves. Merci !
Un bivouac hivernal en été sur un sommet Pyrénéen, il ne faisait pas chaud mais c'était beau ! Aurais-je pu espérer mieux pour une soirée de fête ? Des milliards d'étoiles et quelques degrés en dessous de zéro...
Le froid ça conserve dit-on ! C'est que 37 ans ça commence à faire beaucoup...
Mais 37 années de vie, c'est surtout 37 ans de découvertes, d'aventures et de rencontres. Des milliers d'expériences de toutes sortes vécues, chacune d'elles ayant façonné à sa manière un peu qui et ce que je suis.
Et que peuvent bien me réserver les 37 prochaines années ?
Je meurs d'impatience de le découvrir !
J'aimerais vivre encore et encore... et en même temps si l'histoire devait s'arrêter plus tôt que prévu, je crois avoir remplie et agrémenté ma petite vie du mieux que je pouvais.
Et si l'âge ne changeait rien à l'affaire ?
Quelques jours plus tôt, sur l'une des ces parois des sierras espagnoles que j'affectionne tout particulièrement, j'ai reçu le plus beau des cadeaux d'anniversaire.
Alors qu'approcher peu à peu de la quarantaine me donnait un peu le tournis, j'eus la chance de vivre une folle, belle et inspirante aventure.
Une grande paroi dans laquelle on s'élance non sans une légère dose d'appréhension, une voie engagée au cheminement astucieux comme je les aime mais surtout une cordée de rêve :
164 ans à nous trois.
Au pied du mur, après deux heures d'approche, alors que je découvre, les yeux écarquillés, la ligne qui s'offre à nous, la formule suivante tourne en boucle dans ma tête : "Terradets, c'est pour les enfants, Roca Regina pour les hommes et Montrebei pour les super-hommes."
Et nous alors ?
Nous sommes trois femmes de générations différentes : Françoise, ma fidèle et adorée patate de 60 ans bientôt et Patricia avec qui j'ai fait connaissance la veille à peine, 67 ans et une énergie débordante.
Je suis la p’tite jeune de la cordée qui porte la lourde responsabilité de conduire ces dames jusqu'au sommet et surtout de faire en sorte qu'elles passent une bonne journée.
Je me sens un peu riquiqui au pied de cette immense paroi mais plus déterminée que jamais !
La pression pèse autant sur mes épaules que le nombre de nos printemps respectifs réunis.
Cheminer jusqu'au pied de la paroi dans une végétation piquante, débusquer la vire d'accès et le dièdre d'attaque, imaginer une ligne logique jusqu'au sommet en évitant zones compactes et surplombantes. Rester concentrée des heures durant pour ne pas perdre le fil au risque de s'égarer dans cet océan calcaire vertical, protéger ma progression quand la difficulté se corse ou que le caillou perd en qualité, assurer chacun de leurs pas lorsqu'il faut traverser à droite à gauche et aménager des relais leur offrant un peu de répit bien mérité.
Garder le rythme (et le sourire) toujours !
Quelle énergie déployée de mon côté et quelles récompenses que de les voir œuvrer avec efficacité et détermination dans les longueur et avec autant de bienveillance à mon égard à l'assurage.
Les lumières de fin de journée ont encore davantage embelli le décor lorsque l'on débouche avec joie au sommet. La nuit n'arrivera que dans quelques heures aussi nous avons encore largement l'opportunité de prendre le temps de profiter de cet instant magique.
Quel bonheur d'être là en si bonne compagnie ! Les sourires sont immenses, les yeux brillent autant que les bras sont lourds et les pieds douloureux !
Durant la longue remontée vers le plateau sommital puis la raide descente qui s'ensuit, je souris. Quelque chose tourne en boucle dans ma tête :
"Terradets, c'est pour les enfants, Roca Regina pour les hommes et Montrebei pour les super-mamies."
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