Les courses faisables à la journée ne sont finalement pas si nombreuses et je ne peux pas encore trop marcher pour l'instant... Nous repensons à cet élégant éperon où le regard se pose dès lors que l'on prend de l'altitude le long du cable menant à l'aiguille du Midi...
1200m d'escalade variée pour une cotation D. Passages en rocher, en mixte mènent à une belle arête de neige effilée qui file vers le sommet... Une fois n'est pas coutume, la descente s'effectue en benne!
François ne bosse pas, Charles est dans le coin et c'est un plaisir de se retrouver encordés tous les trois.
Les clodos du plan de l'Aiguille |
Nous nous retrouvons en fin d'après midi pour sauter dans la dernière benne en direction du Plan de l'Aiguille.
Le ciel est couvert et nous avons droit à une petite averse, après quelques essais nous trouvons le bivouac idéal: la télécabine. En mode clodos, nous sommes comme des rois, au sec. Nous nous endormons face à notre objectif du lendemain après un festival de belles lumières de fin de journée...
Réveil plus que matinal car nous espérons rejoindre la partie en neige avant qu'il ne fasse trop chaud... Au réveil, des frontales brillent déjà, deux cordées sont déjà engagées dans l'approche.
Nous nous mettons en marche, remontons la moraine, basculons sur le glacier puis passons la rimaye sans trop de difficultés. Nous faisons nos premiers pas d'escalade et François prend la tête. C'est parfois un peu humide et de nuit, nous prenons peut être quelques variantes...
Nous rejoignons le fil de l'éperon et apercevons bientôt un point lumineux, les bâtiments de l'aiguille illuminés semblent vouloir se confondre avec les dernières étoiles qui s'accrochent encore au ciel de cette nuit qui touche à sa fin...
Médailles et vestes vertes sont de rigueur, on se croirait presque à l'heure du tour de rôle place de l'église à Chamonix!
Nous passons bien haut dans le rocher en évitant la neige dans un premier temps, ce qui nous évitera d'avoir chaud aux fesses en voyant dégringoler les premières coulées de neige: le soleil chauffe et les pentes commencent déjà à se purger.
Nous attaquons enfin la belle arête, la neige est très molle et ne demande qu'à descendre. Nous ne savons pas trop quelle stratégie adopter. Finalement François reprend les commandes et nous optons pour un encordement long en faisant des corps morts.
C'est un peu la débandade! Des cordées contournent le rognon rocheux du haut par la droite, recherchant ainsi de la neige qui n'aurait pas encore trop chauffée puisque cette partie est encore à l'ombre; d'autres prennent le parti de contourner le rognon par la gauche en posant des points dans le caillou... L'appel du sommet (à moins que ce ne soit celui de la benne ou encore celui de la bière...) se fait sentir! Ça grimpe en parallèle, ça se double, ça clippe les mêmes points, ça marche sur les cordes, ça passe dessus puis dessous puis dessus... Quel chahut! Décidément ces gens là sont bien pressés!
On lâche un peu l'affaire et on s'arrête à plusieurs reprises pour laisser un peu passer et éviter les sacs de nœuds dans les cordes...
Un peu hébétés au milieu de toute cette foule, de tous ces couloirs, de tous ces escaliers, de toutes ces files d'attentes et ces numéros de télécabines... Bientôt nous nous glissons dans la benne en direction de la vallée. En glissant le long du cable, par la fenêtre, nous cherchons du regard l'éperon rocheux puis les pentes de neige foulées il y a à peine quelques heures voir quelques minutes.
Drôle de sensation que d'achever une course au sommet. En général, une fois le sommet atteint, la course n'est pas pour autant terminée. La descente est parfois un gros morceau... mais ce ne sera pas le cas aujourd'hui!
Et voilà encore une bonne journée de montagne en super compagnie ;)
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