dimanche 31 août 2014

grimpe à l'Envers !


Non, grimper à l'Envers ne signifie pas faire de l'escalade tête en bas ou grimper dos contre la paroi, face au vide... 
Grimper à l'Envers c'est tout simplement: faire de l'escalade à l'Envers des Aiguilles de Chamonix, petit coin de paradis du grimpeur qui surplombe la mer de glace et où une multitude de voies sillonne de belles flèches de granit. 
Ceci dit, se mettre complètement à l'envers dans ces fichues fissures n'est pas pour autant exclu!



"Stage équipe" en comité très réduit et à majorité féminine: ça change!
Nous sommes deux avec Tiphaine à répondre présentes, c'est Patrick qui va être content... ou pas!

La météo annoncée ne parait pas très stable pour les quelques jours dont nous disposons, après maintes hésitations nous abandonnons, à regret, l'idée d'aller nous balader sur les aiguilles de Cham. Ce sera pour une autre fois!

Au menu, ce sera rocher! Patrick semble avoir jeté son dévolu sur le Bec d'oiseau et ne nous parle que de l'Envers des Aiguilles... alors pourquoi pas? Nous sommes partantes!

Nous nous retrouvons donc tous les trois pour prendre le petit train du Montenvers, jusque là, tout va bien!
S'en suit un bon orage sur la mer de glace et une remontée des échelles "version canyon" sous des torrents de flotte. C'est avec un litre d'eau dans chaque chaussure que nous arrivons en fin d'aprem au refuge de l'Envers. Niché au pied des aiguilles, c'est un vrai petit camp de base, les gardiennes sont tops et les petits plats qu'elles concoctent vraiment succulents! 


Première longueur de "Subtilités"... humide...

Le lendemain matin, les vêtements encore humides de la saussée de la veille, nous prenons la direction de l'Aiguille de Roc.
Les 5b/5c les plus durs du monde nous attendent, au programme: "Subtilités Dülferiennes".
TD+, 500m, quelques 6a/b mais majoritairement des longueurs de 5, pas vraiment que quoi s'inquiéter... SAUF QU'en terme de "sous cotage", cette voie est reine!
Peu de matos en place, de la grimpe pas donnée, voilà de quoi nous mettre dans le bain!


Pat et Tiph, les mains dans la fissure... 
Nous ne sommes pas déçus de notre choix: plus on monte et plus c'est beau! Si le bas de la voie est bien humide, relativement couché, entrecoupé de vires, la seconde partie offre des longueurs de toute beauté.


Voilà des 5 sup' qui nous laisseront des souvenirs... 


Mais on constate aussi que plus on monte et plus c'est dur! On est d'accord: On a connu des 6b plus faciles que ces 5c là!
18 longueurs et 16 rappels, ça prend quand même un peu de temps, il est déjà un peu tard quand nous passons la porte du refuge.

Deuxième jour, réveil plus tardif bien mérité. Nous passons la journée à nous défoncer les bras (pour une journée dite de repos, c'est malin!) dans les belles fissures de "Little Yosemite" à la première pointe des Nantillons.


Jolie fissure dans "Une gueule de diable"



Troisième jour, grosse journée! Aujourd'hui, nous avons rendez-vous avec le Bec d'Oiseau, une des nombreuses aiguilles de Chamonix, petite voisine du Grand Charmoz et du Grépon.


Escalader les 600 mètres de l'éperon Sud-Est, rare voie qui n'a d'ailleurs pas la même cotation ni les mêmes ouvreurs selon le topo Piola (TD-) ou le topo Vallot(ED-) nous permettra de rejoindre le sommet puis de basculer côté Chamonix afin de redescendre sur le Plan de l'Aiguille via le glacier des Nantillons. Aujourd'hui, les sacs seront un peu plus lourds...
Au final, nous découvrons une jolie voie sauvage où nous croisons à peine une dizaine de pitons pour 600 mètres d'escalade. La grimpe y est belle, variée, parfois aérienne. Ce qui est sûr, c'est que nous ne regrettons pas d'avoir emporté les chaussons!


Au pied de la grande dalle caractéristique...
Pat dans la longueur 6c




Si nous attaquons la voie sous un beau soleil, le ciel se couvre au fur et à mesure que nous prenons de la hauteur... Quelques dizaines de mètres sous le sommet, c'est gros brouillard et nous recevons même quelques flocons de neige. Enfin nous arrivons au sommet. Après s'être faufilé entre les fines aiguilles, nous apercevons loin, tout en bas, Chamonix et filons vite en direction de la descente...


Sommet: Le bec d'oiseau

En quelques rappels, nous rejoignons la descente classique du Grépon, puis le col des Nantillons dans un bon gros orage, nous n'avons aucune visibilité, et le vent nous fouette le visage... En quelques minutes, nous sommes complètement trempés, il fait vraiment froid.
Ambiance tempête!

Nous descendons au pas de course le glacier des Nantillons. Le bon côté des choses, c'est qu'au moins nous n'avons pas vraiment le temps de voir les mauvais séracs qui nous dominent...
Arrivés au rognon rocheux, le ciel s'éclaircit offrant de belles lumières sur la vallée.
Alors que nous nous croyions seuls dans cette tempête, une fois l'orage passé, petit à petit des gens apparaissent par ci, par là... Comme des escargots après la pluie, chacun continue son petit bout de chemin vers la vallée...
Nous finissons par rejoindre la moraine avant que la nuit ne nous rattrape, heureux!
Voilà une descente dont on se souviendra...


Un bon petit trip granit et fissures avant le grand départ début septembre pour des contrées un peu plus lointaines...


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