Après notre aventure
à la Tour Russe, quelques jours de repos s’imposent. Manger et dormir :
voilà le programme !
En notre absence,
Titi et Sylvain ont ouvert une voie à la Tour Rouge, une très belle ligne sur du
super caillou. Ils choisiront de la nommer « Sourire Kirghize », ED+, 650m.
A l'ouverture de "Sourire Kirghize" |
Les autres ont,
quant à eux, repéré une ligne dans la face Nord du Pic Pyramidal. Enfin, il
serait plus exact de dire qu’ils ont imaginé un itinéraire, puisqu’en regardant
leurs photos, nous avons vraiment du mal à déceler quelque chose d’évident qui
mènerait au sommet!
Le Pic Pyramidal,
haut de 5500m est situé au bout de la vallée dans laquelle nous nous trouvons,
il offre une grosse face d’environ 1200m bien impressionnante !
Quand nous rentrons
de «Perestroicrack», une équipe composée de Tiphaine, Robin, Tough et
Christophe est déjà partie en direction de la face alors que Pat, Titi et Ingrid
sont sur le point de quitter le camp de base dès le lendemain.
Les jours suivants
nous assureront la liaison radio entre les deux cordées qui sont dans la face
et le camp de base. Entre deux siestes, repas, films et lecture nous essayons
de soutenir autant que possible nos copains engagés dans cette grande face.
Nous tentons de leurs transmettre les quelques «infos météo» dont nous
disposons via le téléphone satellite, d’autant plus que le temps s’est vraiment
dégradé ces jours-ci. En réalité, notre job consiste plus à les rassurer et à
leur montrer qu’ici en bas, on pense bien à eux qu’à vraiment leur filer
un coup de main avec des prévisions météo très très aléatoires!
Le Pic Pyramidal |
Entendre leurs voix nous fait du bien et je crois bien que c’est réciproque!
La première équipe
parviendra à rejoindre l’arête sommitale après deux journées et un bivouac dans
la face. Le deuxième jour, le mauvais temps est là et ils resteront bloqués «à
l’abri» d’une crevasse une journée entière. Le lendemain, le risque d’avalanche
et le manque de nourriture et de gaz les obligeront à renoncer au sommet et à
redescendre par l’arête très enneigée où les pentes surchargées de neige ne
demandent qu’à descendre. Grosse mission!
Un grand bravo à eux!
Un grand bravo à eux!
La seconde équipe,
partie un jour plus tard devra quant à elle capituler au matin du deuxième jour
après avoir passé une bien mauvaise nuit au premier tiers de la face. Ils
rejoindront le pied de la face en rappel puis le camp de base le soir même…
Remonter cette arête
jusqu’au sommet aurait pu être génial. Même si nous n’avons pas vraiment
d’infos sur ce qui pouvait nous attendre, l’idée de rencontrer nos compagnons
redescendant par cette même arête après avoir vaincu le sommet, serait un
moment magique!
Robin, Tough,
Tiphaine et Christophe se trouvant déjà sur la partie supérieure de l’arête,
nous attendons des infos de leur part.
Nos sacs sont prêts et nous attendons le top départ! Départ que nous remettons au lendemain. En effet, les nouvelles ne sont pas vraiment bonnes. Il y a vraiment énormément de neige et le vent a soufflé très fort ces derniers jours ; venir se balader sur cette arête sans y être vraiment obligés ne serait pas une très bonne idée! D’autant plus que nos copains ne sont pas sortis d’affaire puisque eux, par contre, sont obligatoirement contraints d’emprunter ce même itinéraire pour rejoindre la vallée.
Nos sacs sont prêts et nous attendons le top départ! Départ que nous remettons au lendemain. En effet, les nouvelles ne sont pas vraiment bonnes. Il y a vraiment énormément de neige et le vent a soufflé très fort ces derniers jours ; venir se balader sur cette arête sans y être vraiment obligés ne serait pas une très bonne idée! D’autant plus que nos copains ne sont pas sortis d’affaire puisque eux, par contre, sont obligatoirement contraints d’emprunter ce même itinéraire pour rejoindre la vallée.
Le jour où nous
devons quitter le camp de base pour le trek de retour approche tandis que
l’espoir de tenter le Pyramidal s’éloigne de plus en plus. Tant pis! Ce ne sera
pas pour cette fois et ce n’est peut être pas plus mal comme ça!
Les copains vont
rendre visite à « Sourire Kirghize » alors qu’avec Juju, nous décidons d’aller
explorer la petite Tour de l’Assan, cela nous permettra de découvrir un nouveau
coin, de voir de plus près le géant Assan mais aussi d’affuter notre œil de
« présumés ouvreurs ». Lors de nos passages au pied de cette face,
nous cherchons à repérer une ligne de faiblesse, un itinéraire qui nous
permettrait de rejoindre le sommet, tout en étant logique et élégant.
Bien vu! Très
rapidement nous rencontrons du matériel laissé par des cordées précédentes.
D’autres, avant nous, ont eu la même idée et la même intuition: remonter ce pilier et suivre ces fissures là!
Le grand Assan et sa petite tour... |
L’escalade est
plutôt jolie et les difficultés ne dépassent pas le 6b. On se fait vraiment
plaisir même si on se caille un peu! Après une dizaine de longueurs nous
débouchons sur une arête ensoleillée, ce petit parcours aérien est bien
agréable. Le sommet n’est pas tout proche mais peu à peu nous nous en
rapprochons. Pour la descente, il va falloir, là encore, improviser. Le versant
Nord nous parait être une bonne option, mais pour ce coup ci, visiblement, les
cordées précédentes n’ont pas eu la même idée. Nous équipons donc une toute
nouvelle ligne de rappels.
Vers le sommet de la petite tour de l'Assan |
Les visages sont
marqués mais la joie est bien là… Moments magiques où le bonheur de leur
réussite envahit l’équipe au complet. Nous écoutons avec passion leurs récits,
nos yeux brillent!
Après tout cela, le
reste ne sera qu’épilogue, rangement du camp de base, trois jours de trek sous un temps parfois maussade et sans
grand chose à manger, des heures de marche, les mules, la séparation avec notre jolie chienne à
laquelle nous avions fini par nous attacher, les adieux à Elena et à Max, bus,
avion…
Avec Max le freerider... Pyrénées Libres! |
Nous voici tous les
sept sains et saufs ou presque… L’épaule de Tiphaine est encore douloureuse et
Juju a la cheville bien enflée… Il ne nous reste plus qu’à retrouver notre pote
Robin qui s’est volatilisé dans la bagarre. Nous sommes vraiment inquiets pour
lui, et nous ne savons pas vraiment où le chercher. Nous sautons dans un taxi
et lui donnons l’adresse de l’agence, nous traversons Bichkek, les rues sont
désertes.
Bientôt nous
reconnaissons des lieux connus, quelques minutes plus tard nous arrivons devant
le grand portail vert qui ferme le jardin de l’agence.
Un point lumineux,
une cigarette allumée. Une silhouette apparait ensuite. On n’ose pas y croire.
On attend de se rapprocher encore pour être sûr, pour être bien sûr. Les cris
de joies explosent dans le taxi, c’est lui, c’est Robin! Il a réussi à se
sauver pendant l’arrestation…
Deux secondes plus
tard, nous nous serrons tous dans les bras, on s’embrasse, quelques larmes
doivent bien couler aussi. On est si heureux de se retrouver, on est sauvés!
Le stress retombe,
la pression explose...
Cette fois ci, pas
de face nord, pas d’arête, pas de bivouac merdique, pas de risque d’avalanche
et pourtant… A cet instant précis, le mot « équipe » prend tout son
sens et résonne en chacun d’entre nous.
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