lundi 4 mars 2019

Improvisation Patagone...

 
Grimper en Patagonie est avant tout une question de chance. C’est tout d’abord une chance de pouvoir se balader et grimper dans un endroit si beau. Il faut aussi avoir la chance de profiter d’un créneau météo correct dans une région fameuse pour son climat capricieux et son vent quasi quotidien. Il faut ajouter la chance de bénéficier de conditions correctes, rocher sec ou lignes de glace bien dessinées.
Enfin, il faut aussi et surtout se donner la chance d’avoir de la chance : être au bon endroit au bon moment.

 
 
 
On peut effectivement s’être entrainé pendant des mois, quitter la maison dans une forme olympique, arriver aux pieds des montagnes motivé à bloc avec d’ambitieux projets, puis regarder des jours durant, le vent souffler en buvant des chocolats chauds. Et finalement, rentrer à la maison sans n’avoir gravi un seul sommet.
Une solution est de s’adapter en permanence, rebondir, optimiser et changer de plan. Pour faire simple, être opportuniste. 

 

 

Pour notre part, en quittant la France début décembre, c’est à la face Ouest du Cerro Piergiorgio que nous espérions aller rendre visite. Une voie de 900m répondant au joli nom de « Greenpeace » nous y attendait. Un objectif ambitieux à plusieurs titres. D’une part « Greenpeace » est une ligne sauvage qui n’a été que très peu parcourue depuis son ouverture en 1985. D’après nos informations, une seule fois intégralement. D’autre part, les cordées qui y ont fait quelques tentatives y ont été repoussées par la qualité médiocre du rocher dans la seconde partie de la paroi et la présence de glace dans les cheminées de sortie.

L’isolement de la paroi, la longue marche d’approche et la longueur de la voie nécessitent un créneau météo fiable et relativement long : quatre ou cinq jours minimum…
 

Durant les 21jours passés sur place, les fenêtres météo dont nous avons pu bénéficier n’ont jamais excédé deux journées consécutives sans vent ; une seule journée le plus souvent. Impossible donc d’imaginer aller se frotter au Piergiorgio. Pour autant une multitude d’autres options restaient possible…

Au scénario écrit d’avance, nous avons préféré improviser. Pour notre première visite dans le Massif du Fitz Roy, nous avions de toute façon tout à découvrir. Parois, aiguilles, piliers, arêtes, goulottes, lignes historiques ou plus modernes ; tout nous tendaient les bras…
 
 
C’est la Guillaumet, gravi par la « Comesaña-Fonrouge » qui sera notre mise en bouche et par la même occasion, notre premier sommet Patagon. Puis c’est l’Aiguille Saint Exupéry et sa belle ligne « Chiaro di luna » qui nous régalera. Enfin c’est le tour du Massif du Fitz Roy, une grande balade de trois jours entre Paso Marconi, Paso del viento via le Hielo Continental qui fera office de dessert. Un menu quelque peu différent de celui annoncé sur la carte mais qui aura su rassasier les grandes et chanceuses gourmandes que nous sommes. Miaaam !

 



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