mardi 21 avril 2020

• un jour, une étape, une photo • #3


J3 : « Toujours rien »
20 km à pied et c’est tout !

Après une petite tempête nocturne, ce matin au réveil, nous sommes assez optimistes : on chausse directement les chaussures de ski. Le vent a certes faiblit au lever du jour mais nous espérons pourtant bien grappiller quelques kilomètres vers le Nord grâce à lui. Nous déjeunons, rangeons les duvets et les tapis de sol, plions la tente, chargeons les pulkas, sortons les voiles.

Premier échec de la journée : alors que nous sommes enfin prêts à décoller, le vent tombe complètement et on en est réduit à replier les voiles sans qu’elles n’aient encore quitté le sol !
Comme une petite épaisseur de neige recouvre la glace, nous innovons en collant sous nos grands skis de géant, des petites peaux de phoques emportées sans grande conviction. Les miennes ayant environ mon âge, on s’apercevra plus tard, dans la neige humide, que ce n’était pas le meilleur choix à faire !
Deuxième échec de la journée : Skis de géant (choisis pour leur poids, leur rigidité et leurs cares agressives pour réussir à rester debout sur les zones de glace vive), chaussures de ski rigides et un peu trop grandes (pour ne pas avoir trop froid et pouvoir kiter sur la glace avec), bâtons de trail aux pointes pas pointues (car inutiles en kite !) et peaux de phoque (étroites et très courtes !)  d’un autre temps ne s’avèrent pas être l’équipement le mieux adapté pour faire du ski de rando à plat !
En plus, en tirant conjointement nos deux pulkas accrochées ensemble comme deux chiens de traîneau, on ressemble à tout, sauf à des « collants-pipettes » !

Petits vents légers et quelques bourrasques d’optimisme, nous font cumuler quelques échecs supplémentaires au fil de la journée.
Mais le vrai problème quel est-il ?
Entre marcher 20km par jour à pied (ou en ski) et les parcourir en 30 minutes seulement en kite, le choix est vite fait !
Pour autant, l’incertitude d’avoir du vent les jours suivants est grande. Avoir la chance qu’il souffle dans le bon sens est hypothétique et la contrainte du timing n’est pas négligeable non plus. Pour tout cela il n’est pas facile de rester assis sur nos pulkas en mangeant nos réserves de chocolat en attendant le vent.
Il pourrait simplement suffire de marcher quand c’est « pétole » et de sortir la voile au premier coup de vent mais il faut absolument que ce coup de vent là s’établissent et perdure quelques heures.
Peut-être comprendrez-vous mieux la situation et prendrez-vous davantage conscience de toute la logistique un peu rébarbative à passer du mode « marcheur ou marcheur à ski » au mode « kiteur » :
Il s’agit sans perdre trop de temps d’enlever les après-ski et mettre les chaussures de ski ou de retirer les peaux des skis, tourner les fixations, fermer les crochets des chaussures et bloquer la tige arrière, ranger les bâtons et les attacher sur la pulka, vider les pulkas et les accoupler ensemble (pour éviter qu’elles ne fassent des tonneaux !), les reremplir, remettre son baudrier correctement (on enlève les cuisses pour tirer en marchant) et atteler les pulkas, rajouter quelques couches de vêtements supplémentaires, ranger les petits gants pour en mettre des plus gros ou des moufles, ranger les lunettes de soleil et mettre le masque, mettre le casque, déplier sa voile, la clipper à son baudrier et enfin chausser ses skis !
Imaginez, si une fois tout ça accomplie, Eole s’est fait la malle ? Grrrrrr…..

Prenez cette même situation et multipliez-la par 4 ou 5 et vous aurez un aperçut de cette troisième journée sur le lac !
 
Ce soir, on allume l’In-reach : Pas franchement de vent annoncé. On le ré-éteint aussitôt !

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