lundi 27 avril 2020

• un jour, une étape, une photo • #9


J9 : « Le jour où ce pauvre Tesson nous a jeté un sort… »
30km à pied

Après une bonne nuit sur la terre ferme, lorsqu’on sort le nez de la tente, la cheminée de la cabane fume déjà. Nikolaï nous attend pour le petit déjeuner. Nous mangeons notre bouillie habituelle, mélange de céréales, de muesli et d’eau chaude. Puis, avec un pincement au cœur, nous quittons notre hôte et le rendons à sa solitude. Il est fort probable qu’il ne revoit personne d’ici son départ au mois de mai.

Seul, il observera depuis sa fenêtre défiler toutes ces longues journées d’hiver. Peu de livres, pas de lecteur DVD, pas de téléphone satellite, un stock rudimentaire de nourriture et pas de vodka en quantité suffisante pour tuer le temps qui ne passe pas…
Cela vous rappelle quelqu’un ?

Pour seul moyen de communication, une radio pour joindre ses collègues gardes voisins ; pour seule visite, des braconniers à qui il devra, sans risquer sa peau, rappeler qu’ici la faune est protégée.
« Paca paca Nik et Spasiba ! »

On s’éloigne de la rive à pied pour aller chercher un peu de vent plus au large.
Il y a bien de l’air mais irrégulier, changeant et turbulent… On fait quelques tentatives avec la 4m, puis la 6m, avec la 8m et enfin avec la 12m. Bref, on essaie toutes les voiles pour finalement finir en ski et en peaux !! Grrrr !
Pas de chance… Aujourd’hui, c’est vendredi 13 mars !

Une journée à marcher dans le mauvais temps, dans des chaos de glace et dans de la neige de plus en plus profonde, en tirant nos pulkas de plus en plus abîmées et qui glissent donc de plus en plus mal…

Bivouac sous la neige, non loin de la cabane de Tesson pour clôturer cette triste journée… A coup sûr, à force de dire du mal de lui, c’est le petit Jésus Sylvain qui nous a punit !

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