mardi 28 juin 2022

Alada(gla)ğlar •Escal'A2roues#16•


A l'Aladağlar, nous étions venus chercher un coin sauvage, du caillou et la fraîcheur des montagnes.
Ces ingrédients furent au rendez-vous. On aura même eu la chance de partager du temps avec Maud et Florence, venues grimper par là, alors qu'on aurait certainement eu un mal fou à faire coïncider nos agendas en France ! Comme quoi le hasard fait parfois bien les choses ! 
Grâce à elles, on agrandit même le champs des possibles !! Un brin de corde de 60m, de la cordelette pour rappeler, quelques friends, parfois un taxi et la possibilité de faire quelques grandes voies va s'offrir à nous ! 
Grand merci les filles ! 


C'est dans Kazikli canyon que nous nous mettons en bras. Escalade dans un style plutôt physique au programme sur ce conglomérat orangé. Falaises verticales voire déversantes de toutes les orientations ou presque ! On peut donc grimper à l'ombre et même sous la pluie dans les gros devers ! Renversant ! 

Ici il nous faudra jongler avec les averses quasiment tous les jours. L'orage semble avoir une ponctualité assez redoutable ! Parfois même la grêle s'en mêle.
"L'après-midi, mieux vaut déguster des pâtisseries et boire du thé qu'être sur les sommets." (Proverbe de montagnard turc)




On grimpe la plupart du temps la toute dernière voie dans un concerto de coups de tonnerre, sous les éclairages intermittents des éclairs et sous les premières gouttes. 
Une bonne solution pour enchaîner à toute vitesse !

En se levant très tôt, on parvient à grappiller quelques longueurs dans la paroi de Yelatan où souffle soit disant un "vento d'estate". Finalement, il ne fait pas si chaud que ça et l'affaire est vite pliée avant que le soleil n'ait le temps de pointer son nez ! 7 longueurs, 6c+ max, semi équipées et un itinéraire un peu tiré par les cheveux....



De retour, on arrive juste à l'heure pour un barbecue improvisé sur le parking par Valentine et Philippe. Un chouette couple en vadrouille avec leur van, leurs skis, leur matériel d'escalade et leur enthousiasme depuis des mois !



Le lendemain, on change radicalement de style dans Pinarbaşi Canyon. Étroite et profonde gorge, rocher gris peu adhérant et lignes parfaites. Aujourd'hui, on sort les coincements en tout genre, grimpe en fissure au menu ! 
L'une d'elle capte notre attention depuis notre arrivée : fissure fine et élégante qui raye un grand mur gris. Oserons-nous aller y coincer nos doigts ?
On finit par se décider et c'est "so perfect" !


Le jour suivant apparaît comme LA belle journée sur le diagramme météo. On fonce en montagne ! 
Réveil matinal, vélo, auto-stop, marche à pied... quelques heures plus tard, nous sommes au pied du mur où plutôt de l'aiguille ! 



Parmakkaya, un monolithe de presque 300 mètres de haut qui nous fait penser au Naranjo de Bulnes sous son angle le plus impressionnant. On se croirait face à "Orbayu" ! 
C'est raide et le caillou orangé semble bien compact !
 Cotations soutenues dans le 7ème degré dans un style "pas grand chose dans les mains & tout sur les pieds". Ajoutez à cela un point tous les 5 ou 6 mètres, parfois plus et des départs de relais quasi toujours expo. Ambiance garantie !




"Orient" est une belle balade verticale engagée voire exposée, mieux vaut ne pas tomber... Pour clipper les deux premiers points de la dernière longueur, c'est presque un crashpad qu'il faudrait pour parer le crash sur la vire !
Ces sept longueurs nous occupent la tête et le corps toute la journée. 


Nous allons ensuite visiter Çimbar canyon. Ce coup-ci, ce sont des murs orangés qui nous attendent. 
Petites prises sur lesquelles il faut s'agripper fort si on veut avoir une chance de clipper le relais ! 


Journée plus qualitative que quantitative : deux voies pour quatre grimpeurs ! 
Ça laisse le temps de faire plein de photos, de manger, de papoter de méthodes, de se reposer et peut être même d'enchaîner ! 


Enfin pour notre dernière journée de grimpe dans le massif, nous optons pour une valeur sûre : Karayalak, une belle paroi de presque 300m. Dalles compactes, cannelures, fissures, piliers orangés, tout y est ! 
L'équipe s'agrandit. Maud et Flo s'encordent avec Christophe rencontré sur place et partent dans la classique "Freedom", tandis qu'on grimpe en parallèle dans une voie plus récente, "Kung Fulanda".
Les deux équipes ne tardent pas à se rejoindre dans la belle longueur 7a et c'est finalement une chouette combinaison de ces deux voies que nous grimperons. Pas une longueur à jeter, tout est beau ! 


Les jours suivants s'annoncent plus humides que la normale. Il est temps pour certaines de mettre le cap à l'Ouest alors que d'autres se remettent au guidon et continuent leur petit bout de chemin vers l'Est. 
Nous profitons de cette rencontre improvisée pour alléger considérablement nos sacoches en confiant tout notre matériel d'escalade aux filles pour un retour en France plutôt que de l'abandonner dans quelques semaines en Géorgie, Arménie, Iran ou ailleurs comme initialement imaginé. 
De toute façon, l'été semble avoir pris ses quartiers et nous, il nous faut bien avancer un peu ! 
... et peut-être qu'en laissant corde, baudrier et dégaines, on aura la place pour garder les p'tits dessins et la palette d'aquarelle ! 


Quitter ce bel endroit où nous venons de passer une petite dizaine de jours nous fait tout drôle. Poursuivre le voyage sans notre matériel de grimpe nous rend presque déjà nostalgiques. S'il fallait voir le bon côté des choses, on dirait qu'on se sentira probablement encore plus libres en étant plus légers pour passer les cols haut perchés. Evidemment qu'il nous tarde de nous remettre à grimper, dans quelques mois peut-être, à l'autre bout du continent... à condition d'y arriver ! 

Inchallah !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire