mardi 28 juin 2022

En avant les montagnes ! •Escal'A2roues#15•


Cela fait quelques jours que nous pédalons au milieu de champs de blé à perte de vue. Peu à peu ces derniers ont laissé place à des vergers de fruitiers. Partout la main d'œuvre est au travail : installation de tuyaux d'irrigation ou d'arroseurs automatiques, forages, cueillette, plantation... Des tracteurs avec les bennes chargées de travailleurs nous doublent régulièrement, en route vers le champs. On nous salue. Pas un bout de peau ne dépasse sous les voiles, foulards, masques, casquettes, gants... Le soleil cogne très fort ces jours-ci et les pauses à l'ombre ont souvent lieu sous les tracteurs. 
Nous sourions en pensant que nous sommes finalement tous les travailleurs immigrés de quelqu'un. En France, les ouvriers agricoles ou les maçons maghrébins sont maintenant plutôt turcs. Ici ce sont les syriens qui font le job... 

Aujourd'hui nous roulons depuis quatre bonnes heures quand le décor se redresse franchement. La petite route qui remontait gentiment cette vallée verdoyante se transforme subitement en route de montagne serpentant dans un paysage désertique. Chaque petite flaque d'ombre devient quelque chose de précieux. Est-il vraiment raisonnable de s'engager dans l'ascension de ces trois cols successifs aux heures les plus chaudes ou ne vaut-il pas mieux opter pour une bonne sieste ? Le kilo de cerises avalé directement sur l'arbre le matin même, nous donne les vitamines nécessaires alors que les fontaines qui jalonnent la route assurent un rafraîchissement régulier, nous permettant d'éviter l'insolation qui nous guette. C'est bien simple, il y a en a une tous les trois kilomètres et dans chacune d'elle, on y trempe entièrement notre t-shirt. Le temps d'arriver au point d'eau suivant, on est déjà complètement sec ; au sens propre comme au figuré ! Deux hypothèses : soit il fait très chaud, soit on met vraiment du temps à parcourir cet intervalle. On peut sans aucun doute valider les deux hypothèses à la fois ! 
La pente se redresse encore, on frise les 13% à plusieurs endroits. Difficile d'imaginer circuler sur ces routes lorsqu'elles sont enneigés. Point positif, on prend de l'altitude à vue d'œil mais le mercure du thermomètre ne faiblit pas pour autant ! 
1850m. Encore quelques coups de pédales bien appuyés et nous sommes récompensés de nos efforts : les sommets enneigés apparaissent enfin ! 
L'Aladaglar : Cette grande chaîne de montagnes de l'Anti-Taurus sera notre prochaine halte. 

Depuis notre belvédère, les cimes semblent bien lointaines et si proches à la fois. On a hâte de découvrir tout ça de plus près. Pour rejoindre le pied du massif, il suffit maintenant de se laisser rouler !
La pente étant encore plus marquée de ce côté-ci, on se cramponne aux poignées de freins pendant que les jambes se remettent de leurs émotions !
Comme pour retarder encore un peu la rencontre avec ces montagnes et prolonger l'excitation qui précède la découverte, nous posons notre maison de toile sur une butte un peu plus loin.
Une soixante de kilomètres et 1400m de dénivelé : la pause est méritée.
Ce soir, nous bivouaquons face au massif léché par les derniers rayons du soleil. Magique ! 

Bonsoir l'Aladağlar !




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