samedi 20 avril 2024

3 mules à 2 pattes en chemin pour l'Ojos....Escal'A2roues#164




Vous connaissez l'histoire de trois touristes équipés comme des cyclistes qui veulent grimper jusqu'à 6893 mètres ?

Vous connaissez la bonne idée de ces trois rêveurs là qui voulaient emprunter le versant Argentin de la montagne, bien plus sauvage que le côté Chilien ?

Vous connaissez les aventures de trois randonneurs qui, ne pouvant pas payer un taxi 4x4, se sont dit qu'ils partiraient à pied en faisant une longue marche de deux semaines ?

Et vous la connaissez la bonne nouvelle ? Les mules et les muletiers... et ben il n'y en a pas !






 

Vous allez donc découvrir, l'histoire de trois mules à deux pattes qui marchent des kilomètres et des kilomètres durant des jours et des jours sous le cagnard et dans un océan de cailloux pour rejoindre un camp de base à 5500 mètres, où quelques Argentins arrivent parfois en 4x4 !

Normalement c'est là que l'aventure commence véritablement mais, avec cette longue marche d' approche, on aura, comment dire... pris un peu d'avance !!




Un long trek en guise de préambule à l'aventure prétendue principale : l'ascension de l'Ojos del Salado et de ses presque 7000 mètres d'altitude.

J'aime bien comme parfois les choses s'inversent. Dans ces circonstances, l'ascension du sommet (et son hypothètique atteinte) devient en quelques sortes, l'épilogue d'une approche un peu rude et bien sauvage.




Le bouquet final, la cerise sur le gâteau pour ainsi dire ; un détail qui rend l'aventure plus jolie et plus palpitante qu'une simple et longue randonnée.

Toujours est-il qu'après tous ces efforts, on arrive certes plus fatigués au point de départ "officiel" mais aussi mieux préparés à l'altitude et surtout plus déterminés que jamais pour grimper sur la montagne !!





Durant ce préambule, au cœur de ces paysages minéraux, au beau milieu des troupeaux de vicuñas et en zigzaguant entre les flaques de pénitents, incroyables formations glaciares, il faudra jongler avec des sacs très lourds, un soleil de plomb et de l'eau parfois difficile à trouver.







Chercher une goutte d'eau dans un océan de pierres, en grattant du sable humide ce n'est pas gagné mais porter eau et nourriture, c'est aussi toute une histoire !


 

Qui dit pas de mule et 15 jours d'autonomie en nourriture, dit portages et de nombreux allers-retours.

Ce qui veut dire qu'une fois sa petite étape de 20 km, chargé de son gros sac à dos, terminée, il faut faire la moitié de celle du lendemain en portant quelques affaires supplémentaires et revenir au bivouac en mode léger et au pas de course.



Fidèle à notre habitude, tout comme c'est le cas à vélo, le compteur de marche à pied ne fonctionne pas mais si on additione toutes les distances à vol d'oiseau et tous ces allers et venus, on arrive quand même à un total de 160 km pour seulement atteindre le camp de base !



Nous sommes plutôt bien acclimatés par cette très longue marche où l'on est monté aussi lentement que sûrement en altitude,mais pas franchement équipés techniquement pour du grand froid, de la neige ou du vent fort (2 paires de chaussures d'alpinisme légères et 1 paire de basket + 1 paire de crampons pour trois, des tentes légères "deux saisons "!).



Ici, aucune difficulté technique si ce n'est: mettre un pied devant l'autre, sans trébucher sur l'un des milliers de milliards de cailloux qui recouvrent cette montagne.




La principale incertitude, dans toute cette histoire, réside finalement dans le simple fait de s'adapter plus ou moins bien à cet air grandement appauvri en oxygène, à accepter de ne pas s'agiter trop, à se forcer à manger un peu, à ne pas s'inquiéter de ces apnées du sommeil répétées, à tolérer cette sensation de manquer d'air, à avancer lentement...

Vu la configuration du terrain, si l'un de nous s'était à un moment ou à un autre senti mal en raison de l'altitude, la situation aurait forcément été problématique.

Comment perdre rapidement de l'altitude quand tout est plat ou presque à des kilomètres autour de vous ?

Comment perdre 500 mètres de dénivelé quand cela signifie aussi marcher une quarantaine de kilomètres ?

Voilà une raison toute trouvée pour décider d'un commun accord de ne pas être malades !

En route pour le sommet !

À suivre...

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