mercredi 7 août 2024

Escalades urbaines!Escal'A2roues#193






À Rio de Janeiro, la visite touristique, ça commence sur le rocher !

Le Pain de Sucre est sûrement LA paroi la plus connue du Brésil mais ne vous y méprenez pas, on trouve ce genre de collines rocheuses (inselbergs) un peu partout dans la ville de Rio et même dans différentes régions du pays.

Au Pão de Açúcar, la voie des Italiens est l'archi-classique du coin. Le lendemain de notre arrivée à Rio, nous étions déjà, de très bon matin, au pied de ce gros monolithe de gneiss et en très bonne compagnie ! Anita, notre bienveillante hôtesse se joint à nous et Silvio l'un des plus fameux alpiniste brésilien nous guide.

Silvio et Bruno s'étaient rencontrés en Patagonie, il y a des années mais ils ne s'en rendront compte qu'une fois au point de rendez-vous. Se lever à 4 h 30 un dimanche matin, pour venir nous accompagner dans une voie déjà parcourue pas loin d'un millier de fois avec des clients dit tout de l'immense gentillesse de Silvio.





En parcourant, la voie des Italiens, le ton est donné pour toutes les autres escalades brésiliennes qui suivront ! Trente degrés à 8h du matin, dalles et points bien éloignés, ce n'est pas dur mais il ne faut pas tomber !

Ici la descente en télécabine est offerte à tous ceux qui sont montés jusque là par leurs propres moyens. Sympa comme concept ! Et comme on kiffe quand c'est gratos, on aura plutôt bien amorti le cadeau en gravissant le Pain de Sucre à trois reprises par trois voies différentes !


On remet donc le couvert, le jour suivant pour une autre grande classique d'un tout autre genre. C'est bien simple, au Brésil, deux styles d'escalade prédominent : la dalle et la cheminée. On a testé le premier, reste à expérimenter le second.

Rendez-vous donc sur le Totem, cet espèce de gros pilier qui borde la face Ouest. De part et d'autre se trouvent deux cheminées, la "Cheminée stop", à gauche et la "Galloti", à droite.Fidèles à nos convictions, nous optons pour le côté gauche et l'intuition fut plutôt en notre faveur.

Même si parcourir la "Cheminée stop" fut loin d'être une balade de santé (malgré des cotations en 3 et 4), la Galotti est réputée plus dure, plus exposée encore et plus mystérieuse. En effet, lors de la seconde ascension, les grimpeurs ont eu la drôle de surprise de rencontrer une momie. Un homme mort depuis des années qui haut dans la paroi gisait seul. Sa tête était bloquée dans une large fissure. L'histoire de ce mystérieux grimpeur solitaire et précurseur a du, on l'imagine, hanté de bons nombres de grimpeurs modernes.

Nous voilà donc partis pour une journée dans les entrailles du Pain de Sucre !

Un étrange mix entre escalade en solo et spéléo encordée.200 mètres de cheminée... Large, obscure, parfois glissante, toujours hyper exposée... mais à l'ombre ! (Avantage non négligeable quand il fait presque 40 degrés à l'extérieur !)

Je crois que ce coup-ci, j'aurai quand même préféré mourir de chaud que d'expérimenter la grande dégringolade dans une profonde faille avec un point tous les 20 mètres qui en plus ne se voit pas dans l'obscurité ! ...Parce que, là aussi, c'est chaleur assurée !

Devrais-je ajouter qu'aux regards des cotations (qui ne veulent d'ailleurs rien dire !) Bruno avait délibérément décidé de ne pas prendre ses chaussons et que je me retrouvais donc dans le rôle du joker/fusible de la journée ! Ramonage et ronchonnage au programme... mais une deuxième au sommet du Pão de Açúcar !

Les cheminées sont vraiment une institution au Brésil et plus d'un grimpeur a du y voir les diables. On en fait très certainement partie !


Le pire, c'est qu'en bons petits inconscients, nous avons récidivé ensuite dans le même style sur d'autres parois ! Il faut honorer les coutumes locales.

Pourtant celle-ci s'appelait la "chaminé STOP". Il aurait simplement suffit d'inverser les deux mots pour passer ensuite de bonnes vacances !!


Pour cette troisième et dernière visite au Pain de Sucre, on change radicalement de styles et de cotations : ︎W︎A︎L︎D︎O︎ 330 mètres, 7a+

* comme le 3 et le 4 en cheminée, c'était pas si facile, on décide d'aller voir ce qu'il en est dans le 6 et 7ème degré... enfin dans le 8ème même, devrai-je dire puisque selon le système de cotations brésilien 7a+=8a (C'est bien la première fois qu'on se lancera, sans erreur d'itinéraire, dans une grande voie avec des cotations en 8 !)

* ce coup-ci, on choisit un style "escalade extérieure". Ici, si tu tombes, pas de débaroulage et cabossage version spéléo. C'est raide et c'est un trou dans l'air que tu feras en chutant ! Murs verticaux et toutes petites prises, rocher pas toujours solide et cotations plutôt justes.

* une voie sportive à la mode brésilienne, c'est à dire bien équipée pour eux, relativement engagée pour nous ! Des relais mono-points qui te coupent tout net l'envie de prendre un facteur 2 ou bien de devoir t'échapper par le bas !

* une face Nord qui prend le soleil très tôt et qui te motive à tracer le plus vite possible vers le haut !

* enfin une sortie triomphale (!!) sur les terrasses des belvédères au sommet dans des dalles considérées faciles avec les points à perpette, couvertes de terre et de feuilles sèches suivie d'un bartassage dans les cactus pour rejoindre la civilisation. En tant que ... parfaite jardinière, je m'y suis collée... et piquée !


Sinon WALDO, c'était dur sur le papier mais sur le rocher plus cool !

À présent, on a eu notre dose de sucre, d'émotions et de descentes mécanisées, on change de paroi pour les prochaines escalades!

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