mardi 17 septembre 2024

*Epiloque*...!Escal'A2roues#204






Et puis, vint le temps des dernières fois...

À l'heure, où nous n'avons jamais été si proches de l'épilogue de ce grand voyage, au moment d'inventer les toutes dernières pages de ce grand livre, de les agrémenter d'une végétation luxuriante, d'y glisser des petites bestioles inconnues et d'y apporter une chaleur lourde et un taux d'humidité remarquable, nous clôturons un chapitre.

Celui dont on tourne les pages, les mains moites et les bras fatigués. Ces pages où la verticalité et son "au delà" nous étourdirent, où le rocher fut tantôt doux, tantôt agressif sous nos doigts usés, où nos pieds furent souvent aussi douloureux que ce que nos yeux furent ébahis. Ces instants où nos humeurs oscillèrent tel un métronome entre peur et émerveillement, entre humilité au pied d'une grande paroi et soulagement et joie à son sommet.

Tant de falaises visitées, de parois gravies, de lignes découvertes, de topos feuilletés, de types de rochers effleurés, de styles de grimpe expérimentés et de compagnons de cordées rencontrés...

C'est incroyable la diversité qui peut se cacher derrière une seule et même activité.



D'aussi loin que l'on se souvienne, ce fut aussi la première fois que notre pratique de la grimpe fut aussi décousue et aussi irrégulière : sept longs mois à ne faire que pédaler et puis souvent un ou deux mois sans toucher le rocher. L'aurait-on imaginé ?

Quelques jours par ci, par là ,entre deux intermèdes à deux roues, être synchro avec la météo, jouer avec les saisons, il fallut vite se résoudre à ne pas avoir de grandes ambitions mais à picorer ce qui se présentait: Épicuriens de l'escalade.

Éternelle reprise, éternel recommencement. D'un tel périple, il est certain qu'on ne ressort pas plus forts mais plus riches d'expériences et peut être plus courageux, encore que... à l'autre bout du monde, on ne joue pas avec le feu et on se méfie de la gravité.


Ces jolies photos pour célébrer ce tout dernier instant sur le rocher. Une image qui se veut un hymne à cette drôle de passion que d'aimer se mouvoir sur la roche, étrange et absurde activité qui nous anime l'un et l'autre et l'un avec l'autre.

C'est aussi ça l'histoire d'une cordée.

Une drôle d'occupation qui semble tour à tour aussi essentielle qu'inutile et qui dans la vie comme en voyage aura été un formidable fil d'Ariane et une fabrique de rêves à poursuivre.

Grimper. Quel beau prétexte à voyager !




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